Dans la famille des droits sociaux portables, c’est-à-dire attachés à la personne tout au long de sa vie professionnelle, il y a le Compte personnel de formation (CPF), dont le succès ne se dément pas, le Compte de pénibilité, objet d’un regain d’intérêt avec la réforme des retraites, et leur petit frère : le Compte engagement citoyen ou CEC. Malgré sa très faible notoriété, le réseau d’experts et d’universitaires Recherche & Solidarités (R&S) l’identifie comme l’un des leviers pour favoriser le bénévolat en association dans une enquête de l’Ifop publiée ce jeudi.
Institué avec la loi travail de 2016, dite loi El Khomri, le CEC n’est véritablement entré en vigueur que cinq ans plus tard. C’est la direction de la jeunesse de l’éducation populaire et de la vie associative, au sein du ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse, qui en assure le financement, la gestion opérationnelle faisant l’objet d’une convention avec la Caisse des Dépôts.
Moins de 35 ans
Le principe : un crédit de 240 euros par an dans la limite de 720 euros pour toute activité relevant d’un volontariat : bénévolat associatif (sous condition), service civique, réserve militaire ou encore maître d’apprentissage. Cet argent peut servir, via le CPF, à acheter de la formation. Pour quel bilan ? À défaut de tendance étant donné la jeunesse du dispositif, les chiffres communiqués par la Caisse aux « Echos » permettent de dresser quelques constats.
Premier constat, seules 337.620 personnes ont ouvert un CEC, très loin du nombre de Français qui s’engagent chaque année, avec un solde moyen de 248 euros. Autre constat qui mérite d’être analysé, près de 95 % de ces ouvertures l’ont été par des titulaires de moins de 35 ans.
Moins de 5 millions
On en sait davantage en revanche sur l’usage du CEC pour les titulaires qui ont décidé de puiser dedans. De début 2021 à fin 2022, le compte engagement a été mobilisé dans près de 23.300 dossiers CPF d’achat de formations d’un coût pédagogique cumulé de 26,7 millions, dont 4,8 millions tirés du seul compte engagement citoyen (4,3 millions réellement engagés après annulation). Permis de conduire, création d’entreprise, anglais, bilan de compétences ou encore bureautique : avec ou sans apport des euros du CEC, le top des certifications poursuivies est le même.
En plus d’être nettement plus jeunes, ceux qui puisent dedans sont plus souvent demandeurs d’emplois (45 % des dossiers contre 31 %) ou des femmes (60 % contre 49 %) que ceux qui utilisent le CPF sans cet apport. Même si la proportion de ceux qui se déclarent employés est identique, ils font état plus souvent d’un diplôme du supérieur.