Réforme des retraites : 60 % des enseignants en grève, selon les syndicats, moitié moins d’après le ministère

La sixième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites se traduit mardi par un taux moyen d'enseignants grévistes de 32,71 %, dont 35,35 % dans le primaire et 30,09 % dans le secondaire selon le ministère de l'Education, bien en deçà des chiffres des syndicats.


Blocking of the Lycee Saint Exupery in Lyon on tuesday 07 march 2023 in the morning, following a call by the Coordination Lyceenne Autonome from Lyon against the pension reform in France. This blocking took place early in the morning before joining the big demonstration against the pension reform scheduled in Lyon at the end of the morning. France, Lyon, March 07, 2023//KONRADK_konrad-005/Credit:KONRAD K./SIPA/2303070940

« Mettre la France à l’arrêt », tel est le projet des syndicats face à un gouvernement inflexible sur son projet de réforme des retraites. Ce mardi, la sixième journée de mobilisation s’annonce « historique », tant la participation attendue dans tous les secteurs est forte. Un va-tout pour les opposants de la réforme : le texte est actuellement débattu au Sénat et devrait y être prochainement adopté.

Pour tenter de faire fléchir Emmanuel Macron , le gouvernement ou à défaut une majorité de députés, les syndicats ont appelé à la grève reconductible dans plusieurs secteurs, des transports publics à l’éducation, en passant par les raffineries et l’énergie. De nombreux rassemblements sont organisés dans toute la France.

Les trois informations à retenir :

> Les syndicats appellent à « mettre la France à l’arrêt » pour ce sixième jour de mobilisation.

> De nombreux secteurs ont appelé à des grèves reconductibles, la journée de mercredi est déjà annoncée comme difficile.

> Les « plus modestes » seront « les plus pénalisés » par les grèves, regrette Elisabeth Borne.

A la mi-journée, EDF comptait 41,5% de grévistes, selon la direction

Selon la direction d’EDF, 41,5% des effectifs de l’entreprise sont en grève ce mardi.

Plusieurs usines chimiques à l’arrêt

Plusieurs sites industriels de la chimie sont touchés par la grève, certains tournent au ralenti, d’autres ont arrêté leur production, pour protester contre le projet de réforme des retraites, selon la CGT et les directions de ces groupes. A Arkema, trois sites sont complètement à l’arrêt, à Pierre-Bénite (Rhône), La Jarrie (Isère) et Saint-Auban (Alpes de Haute-Provence) selon la direction et la CGT.

Coupures d’électricité « sauvages » à Boulogne-sur-Mer, selon Enedis

Deux coupures d’électricité ‘sauvages’ imputées à des grévistes et visant la zone portuaire de Capécure et une zone commerciale ont affecté ce matin jusqu’à 4.000 usagers à Boulogne-sur-Mer, dans le Pas-de-Calais, a indiqué Enedis. Ces coupures, provoquées entre 8 heures et 8h30, privaient encore de courant quelque 1.500 clients à la mi-journée, selon le distributeur d’électricité.

Mélenchon demande un référendum ou une dissolution de l’Assemblée

Jean-Luc Mélenchon a demandé l’organisation d’un référendum ou une dissolution de l’Assemblée nationale pour éviter le blocage du pays, ce mardi, sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

Laurent Berger (CFDT) salue une « mobilisation historique »

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a salué ce mardi une « mobilisation historique, mieux que le 31 janvier », son homologue de la CGT Philippe Martinez assurant à ses côtés que « ça va être la plus forte journée de mobilisation depuis le début de ce conflit ». Laurent Berger a fait état d’environ « 20 % » de manifestants en plus que lors de la journée du 31 janvier qui avait réuni 1,27 million de participants selon les autorités, 2,5 millions d’après les organisateurs, avant le départ du cortège parisien pour cette sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

39 % de grévistes à midi à la SNCF, selon une source syndicale

Le taux de grévistes mardi à midi à la SNCF atteignait 39 % selon une source syndicale à l’AFP, soit moins que le 19 janvier (46,3 %), première journée de mobilisation contre la réforme des retraites.

En revanche, la participation dépasse les mobilisations des autres journées et notamment celle du 31 janvier qui avait enregistré 36,5 % de grévistes. On compte notamment 76 % de grévistes chez les conducteurs et 55 % chez les contrôleurs.

Après les terminaux méthaniers, les stockages de gaz touchés par les grèves

Ce mardi, l’ensemble des sites de stockages français de gaz étaient touchés par le mouvement de grève contre le projet de réforme des retraites. La mobilisation n’a pour le moment pas mis à l’arrêt ces sites, a appris l’AFP de sources concordantes.

La grève dans les sociétés de stockage de gaz met tout de même sous pression l’alimentation du réseau, mais sans impact pour les clients à ce stade, puisque du gaz continue de sortir des sites de stockage. La CGT a fait état de 80 % de grévistes en moyenne sur les 11 sites de Storengy, filiale d’Engie, sur lesquels des barrages filtrants ont été mis en place, pour empêcher les entreprises prestataires de rentrer.

« On a lancé un ultimatum à notre direction hier soir, on leur a indiqué que la colère des salariés n’allait plus être gérable », a indiqué à l’AFP Frédéric Ben, responsable gaz à la CGT Energie.

Retraites : 35,35 % d’enseignants grévistes dans le primaire, 30,09 % dans le secondaire, selon le ministère

La sixième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites se traduit mardi par un taux moyen d’enseignants grévistes de 32,71 %, dont 35,35 % dans le primaire et 30,09 % dans le secondaire (collèges et lycées) selon le ministère, bien en deçà des chiffres des syndicats.

Les syndicats Snuipp-FSU et Snes-FSU ont de leur côté annoncé des taux de grévistes d’au moins 60 % dans le premier et le second degré. Le taux de grévistes le plus élevé chez les enseignants date du 19 janvier, lors de la première journée d’action, avec 42,35 % dans le primaire et 34,66 % dans le secondaire, selon le ministère.

0 % des personnels d’enseignement et d’éducation en grève, selon les syndicats

Selon le SNES-FSU, près de 60 % des personnels d’enseignement, d’éducation, d’orientation, AED et AESH sont en grève ce mardi. D’après le syndicat, des collèges, des vies scolaires et des internats de lycées sont fermés avec des établissements scolaires qui fonctionnent au ralenti.

Le point sur les blocages

Annoncé depuis plusieurs semaines, le durcissement du mouvement contre la réforme des retraites se traduit, ce mardi, par de fortes perturbations dans les transports, mais aussi par le blocage des raffineries et des réductions de la production d’électricité.

Retraites : le retour en force des caisses de grève

A l’appel des syndicats, la mobilisation contre la réforme des retraites devrait entrer dans une nouvelle phase dès ce mardi, celle de la grève reconductible. Chaque organisation a ainsi constitué des réserves pour permettre aux grévistes de « tenir » financièrement.

Retraites : les syndicats attendent « plus de 2 millions » de manifestants

Les responsables des principaux syndicats ont indiqué mardi attendre « plus de 2 millions » de manifestants pour leur sixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, qui marque selon eux le début d’une « nouvelle phase » du mouvement social.

« Je pense qu’on va mettre plus de deux millions de personnes dans la rue aujourd’hui », a déclaré Frédéric Souillot, le secrétaire général de Force ouvrière sur RTL. Avis partagé par Laurent Berger, qui espère lui aussi battre le record du 31 janvier (1,27 million de participants selon les autorités, 2,5 millions d’après les organisateurs).

TotalEnergies : 64 % d’opérateurs en grève dans les raffineries

« Sur les 296 opérateurs postés ce matin 64 % était en grève sur nos sites » a expliqué TotalEnergies ce mardi. Le groupe pétrolier français a précisé que les expéditions des raffineries sont bloquées mais qu’il ne devrait pas y avoir de manque de carburants dans les stations essence.

« Hors de question » pour la CFDT de « mettre la France à genoux »

Le secrétaire général de la CGT Chimie Emmanuel Lépine a dit sa volonté de « mettre la France à genoux » pour obliger le gouvernement à retirer sa réforme des retraites. Soulignant que la direction nationale de la CGT n’était pas alignée sur cette position, le secrétaire général de la CFDT a estimé sur LCI que « mettre l’économie à genoux, ce sont nos emplois, donc il est hors de question de le faire ».

« Le gouvernement provoque le mouvement social », dénonce Philippe Martinez (CGT)

« Personne ne peut contester que ce mouvement est important », a souligné le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez sur franceinfo. « Soit on fait comme ça n’existait, soit on écoute ». S’il laisse aux salariés le soin de reconduire ou non la grève, le leader syndical a fixé comme objectif que le gouvernement retire son texte, quitte à aller jusqu’à la pénurie dans les stations-service.

« Si le président retire son texte, c’est lui qui sort par le haut », estime François Hommeril (CFE-CGC)

Le président confédéral de la CFE-CGC a expliqué sur Public Sénat qu’un retrait de la réforme des retraites permettrait d’ouvrir « le quinquennat sur d’autres perspectives de réformes et de travail ensemble pour faire avancer la société ». « S’il retirait ce projet aujourd’hui, on ouvrirait dans notre pays des perspectives de travail et d’avancer ensemble que personne ne peut soupçonner », a ajouté François Hommeril.

« Tous les signaux sont au vert pour faire reculer le gouvernement », selon la CGT Fonction publique

« Quand on voit les chiffres depuis le 19 janvier, il y a quand même un sentiment très fort pour mettre fin aux injustices sociales qui ne cessent de s’abattre sur les travailleurs », a estimé sur RTL Natacha Pommet, secrétaire fédérale CGT Fonction Publique.

Risque de tensions sur les carburants : « la pénurie s’organise toute seule », selon Frédéric Soulot (FO)

Sur RTL, le secrétaire général de Force Ouvrière a estimé que, avec le blocage des raffineries, « si les automobilistes font le plein de leur véhicule aujourd’hui, il risque de ne plus avoir de carburants demain matin ». « Rejoignez-nous, faites grève, et on gagnera plus rapidement », a ajouté Frédéric Soulot, prévenant que le mouvement serait reconduit dans les raffineries.

Blocages : « la réquisition peut être une solution », selon la CPME

S’il a insisté sur l’importance de permettre à tous de s’exprimer, y compris en faisant grève, Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la Confédération des PME a estimé sur franceinfo que « le blocage est scandaleux », surtout quand il est le fait d’une minorité. « Est-ce que trente personnes peuvent bloquer une raffinerie ? C’est une forme de chantage, ce n’est pas admissible », a-t-il dit. « Ce qui est important, c’est que le ministre des Transports assure la liberté de circuler, de travailler », a estimé Jean-Eudes du Mesnil, évoquant le « service minimum » ou la possibilité de recourir à des « réquisitions ».

Les expéditions de carburants bloquées dans toutes les raffineries de France

« La grève est partie partout, […] avec des proportions de grévistes très variables en fonction des sites, mais avec des expéditions bloquées en sortie de toutes les raffineries ce matin », a déclaré Eric Sellini, élu national de la CGT-Chimie. Selon lui, les raffineries de TotalEnergies, Esso-ExxonMobil et Petroineos sont affectées par ce mouvement social.

François Ruffin (LFI) : pas de retrait de la réforme « si ce n’est pas les patrons qui appellent [Emmanuel Macron], il n’écoute pas les Français »

Le député de la Somme appelle à « bien bloquer » le département aujourd’hui. « Il y a deux-tiers des Français favorables au blocage », a rappelé François Ruffin sur BFMTV. « Comme le gouvernement n’entend pas les Français, il faut que ce soient les patrons qui appellent Macron pour dire : ‘stop, arrête tes bêtises’», a-t-il ajouté.

Premiers blocages routiers à Rennes

Plusieurs manifestants bloquent dans la nuit de lundi à mardi un important axe routier de Rennes. Selon un vidéaste de l’AFP présent sur la route nationale 24, ou route de Lorient, la situation était tendue ce matin. Une cinquantaine de CRS sont présents sur les lieux, ainsi que des pompiers, tandis que de nombreux foyers d’incendie sont visibles dans la zone.

Carrières longues : un dispositif très imparfait face à l’usure du travail

Les personnes bénéficiant d’un départ en retraite anticipé parce qu’elles sont entrées tôt dans le monde du travail ne sont pas celles qui ont l’état de santé le plus dégradé, montre l’Institut des politiques publiques dans une note.

Fonction publique : un droit de grève très encadré

Certaines branches du secteur public, particulièrement syndiquées, sont des habituées de la mobilisation. Pour autant, chaque journée de grève est soumise à des règles strictes selon les métiers, et entraîne des retenues sur salaire non négligeables.

Le point sur les secteurs en grève

Des grèves reconductibles sont lancées aujourd’hui dans les transports, la SNCF et la RATP s’attendant déjà à moins deux jours de trafic très perturbé. Certains réseaux de transport urbain en régions, comme à Marseille et à Nice, seront également perturbés aujourd’hui. Air France prévoit des conséquences de la mobilisation limitée, avec huit vols sur 10 assurés.

Une mobilisation très forte est également attendue dans les écoles, collèges et lycées. Des blocages d’établissements scolaires par des lycéens et des étudiants sont prévus. Dans l’énergie, le mouvement a commencé à l’appel de la CGT avant le week-end. A Paris, les éboueurs sont appelés à la grève reconductible.

L’exécutif peine à penser l’après-7 mars

Le gouvernement s’attend à d’importantes manifestations aujourd’hui mais redoute surtout les grèves des jours suivants. La SNCF et la RATP ont, par exemple, déjà annoncé un trafic très perturbé pour demain. Laurent Berger (CFDT) met en garde contre l’utilisation de l’article 49.3.

Trois des quatre terminaux méthaniers en France arrêtés pour une semaine

L’arrêt des terminaux situés à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) pour deux d’entre eux, et à Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) pour le troisième, bloque l’alimentation en gaz du réseau de distribution GRT Gaz, le déchargement des navires méthaniers et le remplissage des citernes de GNL. Le quatrième terminal méthanier de France, opéré à Dunkerque par le groupe belge Fluxys, va également entrer en grève pour 48 heures à compter de ce matin.

Bouches-du-Rhône : une grève reconductible jusqu’au retrait de la réforme

Plusieurs fédérations de la CGT des Bouches-du-Rhône – énergie, chimie, cheminots, verre et céramique, ports et docks, construction, commerce – entament une grève reconductible. La levée de la mobilisation n’interviendra qu’« au moment où le gouvernement annoncera le retrait de cette réforme », a prévenu Olivier Mateu, secrétaire général de l’union départementale de la CGT.

« Une France à l’arrêt », comme l’envisagent l’ensemble des organisations syndicales, « c’est évidemment mauvais pour nos concitoyens », a affirmé la Première ministre hier soir sur France 5. L’utilisation de l’expression « mettre la France à genoux » est « grave » et « pas responsable », a-t-elle ajouté, en réaction aux mots du secrétaire général de la CGT Chimie Emmanuel Lépine.

Le Sénat à majorité de droite a prolongé, jusqu’à plus de 3 heures du matin ce mardi, le débat sur la réforme des retraites, après avoir rejeté toutes les propositions de taxation des superprofits ou des dividendes présentées par la gauche. Lundi, la chambre haute a ajouté au projet de loi de réforme des retraites la création d’un CDI de fin de carrière exonéré de cotisations familiales, contre l’avis du gouvernement.

Dans les établissements scolaires, le taux de grévistes s’était progressivement réduit avec les mobilisations successives. Mais les syndicats prévoient un rebond ce mardi, avec 60 % de grévistes dans les écoles.


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