C’est une nouvelle qui devrait réjouir Bercy. En février, lé déficit commercial français sur les biens a poursuivi sa décrue. Il est ainsi tombé à 11 milliards d’euros, ont indiqué les douanes ce vendredi. Sur douze mois glissants, le solde commercial français sur les biens observe sa première amélioration depuis la fin 2021, à 167,3 milliards d’euros.
En février, c’est surtout grâce à de moindres importations que la situation s’est améliorée. Elles ont reculé de 1,2 milliard d’euros, après une baisse de 1,5 milliard en janvier, sous l’effet d’une réduction des approvisionnements en produits énergétiques. La baisse des importations d’énergie est principalement liée au recul de 6% des prix de cette énergie. Elle provient également d’une diminution en volume, détaillent les douanes.
Le solde commercial hors énergie est lui aussi en décrue, selon le document des douanes. Il s’établit à 5,9 milliards d’euros de déficit contre 6,3 milliards en janvier et 7 milliards en décembre. De son côté, la Banque de France a rapporté vendredi une relative stabilisation en février du déficit des transactions courantes, qui prennent en compte les services, à 3 milliards d’euros, contre 3,3 milliards d’euros le mois précédent.
Le déficit commercial pour janvier a, lui, été revu en nette baisse par rapport aux précédentes estimations, à 12,3 milliards d’euros au lieu de 13,6 milliards, amorçant déjà une accalmie après une année 2022 record avec un déficit historique de 164 milliards d’euros.
La publication de ces chiffres des douanes intervient alors que, fin mars, l’Insee avait souligné que la poursuite de la croissance en France a permis de réduire le poids de la dette et du déficit publics de la France en 2022 par rapport au PIB. En revanche, l’endettement public s’est alourdi en valeur absolue, s’approchant des 3.000 milliards d’euros.
Les finances publiques dans le viseur du gouvernement
La croissance économique de 2,6% enregistrée l’an dernier en France a permis de ramener la dette publique à 111,6% du produit intérieur brut (PIB), contre 112,9% en 2021, conformément aux anticipations du gouvernement. Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, avait alors salué la « résilience » de l’économie qui a conduit à cette amélioration, tout en réaffirmant sa « détermination (…) totale » à rétablir les finances publiques.
Car si les comptes publics ont un peu meilleure mine en 2022, la dette et le déficit publics restent très supérieurs à leur niveau d’avant-crise en 2019, du fait du massif quoi « qu’il en coûte » déployé par le gouvernement pour soutenir les ménages et les entreprises.
Pour rétablir les finances publiques, le gouvernement mise principalement sur une hausse du PIB plus rapide que celle des dépenses, qui feraient l’objet de « plusieurs milliards d’euros d’économies » dans le projet de finances (PLF) 2024. Il prévoit de présenter vers la mi-avril sa trajectoire pluriannuelle pour les finances publiques. Il table à ce stade sur un déficit public de 5% en 2023 qui serait progressivement ramené sous la limite européenne de 3% en 2027, tandis que l’endettement se stabiliserait à 110,9% à cet horizon.