Le niveau des prix mondiaux des denrées alimentaires reste inquiétant malgré un reflux

D’après l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), les prix mondiaux de nombreuses denrées alimentaires ont reculé de 2,1% sur un mois en mars et de 20,5% par rapport à mars 2022 qui avait affiché des prix records. Certains produits comme les huiles végétales ont même diminué de quasiment 50% sur un an.


La dynamique est lancée ! Après une année 2022 qui a vu les prix des denrées alimentaires s’envoler, 2023 confirme le dégonflement. Les prix mondiaux des denrées alimentaires, bien qu’encore « très élevés », sont en baisse pour le douzième mois consécutif, s’affichant en repli de 20,5% en mars 2023 par rapport au même mois de 2022 quand les marchés accusaient les premiers effets de la guerre en Ukraine, a annoncé ce vendredi 7 avril l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).

« L’abondance des disponibilités, la faiblesse de la demande d’importations et l’extension de l’Initiative sur les céréales de la mer Noire (le corridor céréalier maritime permettant les exportations d’Ukraine, NDLR) ont contribué à cette baisse », indique la FAO.

Sur un mois, l’indice FAO des prix des denrées alimentaires, qui suit la variation des cours internationaux d’un panier de produits de base, a reculé de 2,1% par rapport à son niveau de février. Il se replie de 20,5% « par rapport à son niveau record de mars 2022 ».

-47,7% sur le prix des huiles végétales sur un an

Dans le détail, le recul des prix des céréales (-5,6% sur un mois) et des huiles végétales (-3%) a compensé la hausse du sucre (+1,5%), qui est à « son niveau le plus élevé depuis octobre 2016, reflétant les inquiétudes liées à la baisse des perspectives de production en Inde, en Thaïlande et en Chine », souligne l’organisation onusienne.

Concernant plus précisément les céréales. Le prix du blé a chuté de 7%, « sous l’effet d’une forte production en Australie, de l’amélioration de l’état des cultures dans l’Union européenne, de l’importance des disponibilités en Russie et de la poursuite des exportations de l’Ukraine à partir de ses ports de la mer Noire ». Les prix mondiaux du maïs ont baissé de 4,6%, en partie du fait « des attentes d’une récolte record au Brésil », et ceux du riz de 3,2% en raison « des récoltes en cours ou imminentes dans les principaux pays exportateurs, notamment l’Inde, le Vietnam et la Thaïlande ».

Plus impressionnant encore, les huiles végétales ont vu leurs prix reculer de 47,7% sur un an, face à « l’abondance des disponibilités mondiales et à la faiblesse de la demande mondiale d’importations ayant fait baisser les cotations des huiles de soja, de colza et de tournesol ».  Cela a « plus que compensé la hausse des prix de l’huile de palme », qui a augmenté en raison de la baisse des niveaux de production en Asie du Sud-Est due aux inondations et aux restrictions temporaires à l’exportation imposées par l’Indonésie.

Des risques économiques toujours bien présents

Ces bonnes nouvelles pour l’inflation n’excluent cependant pas le risque de famine. « Si les prix ont baissé au niveau mondial, ils restent très élevés et continuent d’augmenter sur les marchés intérieurs, ce qui pose des problèmes supplémentaires en matière de sécurité alimentaire », a tempéré Máximo Torero, économiste en chef de la FAO.

De son côté, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a réaffirmé le 7 avril que la lutte contre l’inflation restait une priorité et que les banques centrales ne doivent surtout pas « reculer » malgré les risques que cela peut faire courir au secteur financier.

 « A l’heure actuelle, nous n’envisageons pas que les banques centrales doivent reculer dans leur lutte contre l’inflation, car l’inflation est toujours là, et tant qu’elle ne baisse pas de manière suffisamment marquée, les banques centrales doivent poursuivre » leur hausse des taux », a-t-elle assuré. Malgré tout, l’action des banques centrales a « mis en lumière les vulnérabilités du secteur financier », a reconnu la patronne du FMI, faisant référence à la faillite de SVB et au rachat de Crédit suisse, suite à la hausse des taux directeurs.


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