Sans grande surprise, le nouvel abonnement de transport en Allemagne, à 49 euros par mois pour circuler sur tout le réseau de transports en commun et de trains régionaux, séduit. Alors que les préventes pour ce «Deutschlandticket» ont démarré lundi – pour un lancement le 1er mai -, 250.000 titres ont été vendus au cours des trois premiers jours, s’est félicitée la patronne de la Deutsche Bahn Evelyn Palla dans Bild am Sonntag.
«La demande est énorme», a-t-elle affirmé. «Lundi, nous avons eu deux fois plus de visites que d’habitude sur notre site web», a ajouté la PDG de l’entreprise publique ferroviaire allemande. Et ce n’est que le début, selon elle. À terme, la Deutsche Bahn vise 6 millions de ventes, auxquelles viendront s’ajouter 11 millions de détenteurs d’un abonnement aujourd’hui et qui devraient passer sur la nouvelle offre. Soit 17 millions de personnes, ce qui représente un Allemand sur cinq.
Ce futur abonnement à 49 euros par mois – dont les trains et bus longue distance sont exclus – a été lancé outre-Rhin à la suite du succès du forfait mensuel à 9 euros l’an dernier. À l’époque, il avait été proposé uniquement de juin à septembre, avec pour objectif de soutenir le pouvoir d’achat des Allemands et de développer le train. Il en avait été vendu pas moins de 52 millions.
Un réseau en pleine décrépitude
«Comme le billet à neuf euros, le Deutschlandticket est destiné à soulager financièrement les citoyens face à la forte hausse des prix de l’énergie, explique le gouvernement fédéral dans une foire aux questions sur ce dispositif disponible sur son site web. Dans le même temps, il doit accroître considérablement l’attractivité des transports publics, inciter davantage à passer de la voiture aux bus et aux trains et contribuer ainsi à la réalisation des objectifs climatiques.»
Toutefois, l’arrivée de ce nouveau billet intervient alors que le réseau ferroviaire allemand est en pleine décrépitude. Le forfait à 9 euros l’été dernier avait mis en lumière sa vétusté, résultat d’années de sous-investissements chroniques : trains bondés, retards à répétition, défaillances du matériel roulant… «La situation est si dramatique qu’il n’y a pas d’alternative à la rénovation générale du réseau», a ainsi estimé ce week-end le secrétaire d’État allemand aux Transports Michael Theurer à l’agence de presse DPA.