Impôts : Bercy lance une opération pour combattre le ras-le-bol fiscal

À l'occasion du lancement de la campagne de déclaration des revenus, ce jeudi, le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, a annoncé une consultation des Français sur l'utilisation de leurs impôts.


Bercy s’attaque au sujet du consentement à l’impôt. À l’occasion du lancement de la campagne de déclaration de revenus, ce jeudi, le ministre de Comptes publics a annoncé le lancement d’une opération inédite à la fin du mois. Son nom : « En avoir pour mes impôts ». Le message est pour le moins explicite.

A travers cette initiative, Gabriel Attal vise surtout les classes moyennes, qui ont des « doutes sur l’utilisation de leurs impôts » et se plaignent d’une dégradation des services publics. Le ministre entend fournir des réponses très concrètes aux contribuables. « Combien coûte une année de lycée ? un kilomètre de route ? une gare TER ? Nous dirons exactement combien », a-t-il égrené.

Les Français auront accès, via une plateforme, mais aussi dans les centres d’impôts, les espaces France Services ou les préfectures, aux projets et politiques publiques financés près de chez eux avec les recettes fiscales, promet le ministère.

Consultation des contribuables

Enfin, une consultation sera lancée d’ici au mois de mai afin de faire remonter les idées et de nourrir le prochain projet de loi de finances. « L’idée est que chaque contribuable puisse dire comment il pense que l’argent doit être dépensé et qu’il propose une allocation des moyens ou remonte des problèmes », a exposé Gabriel Attal, qui donnera le coup d’envoi fin avril, lors d’un déplacement avec le ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini.

« On refait le coup du grand débat », ironise un représentant syndical des Finances publiques, en faisant allusion aux rencontres entre Emmanuel Macron et les Français à la suite du mouvement de protestation des « gilets jaunes ». Selon lui, l’expression « en avoir pour mes impôts » est venue des syndicats : ils l’ont utilisée pour alerter Gabriel Attal sur les tensions avec les contribuables, à la suite de l’assassinat d’un de leurs collègues lors d’un contrôle fiscal en novembre. L’événement a traumatisé les agents.

Redistribution des richesses

De fait, le malaise est prégnant. ll y a un an, le Conseil des prélèvements obligatoires, organe de la Cour des comptes, publiait un « baromètre des prélèvements obligatoires » qui témoignait de cette situation. Celui-ci s’appuyait sur un sondage réalisé par Harris Interactive.

Il montrait que les trois quarts des Français estiment que le niveau des impôts est trop élevé, et que 69 % considèrent que le système fiscal est insatisfaisant. Un peu plus de la moitié jugeaient la redistribution des richesses insuffisante et 65 % se disaient insatisfaits de l’utilisation de l’argent public.

La seule bonne nouvelle du sondage était que pour huit Français sur dix, le fait de payer ses impôts était un acte citoyen. Bercy essaie aujourd’hui de capitaliser là-dessus avant qu’il ne soit trop tard.


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