Les Français crispés avec l’impôt et ce qui en est fait ? Pour restaurer un consentement à l’impôt fortement écorné, le gouvernement lance une consultation intitulée «En avoir pour mes impôts». Elle est destinée à savoir comment les contribuables souhaitent que cet argent soit dépensé par l’Etat et à expliquer les dépenses publiques. La consultation pourra se faire en ligne, avec un questionnaire, mais aussi en présentiel, lors de réunions publiques dans les centres d’impôts cet été.
Avec un objectif affiché de «transparence», le site enavoirpourmesimpots.gouv.fr ouvrira en fin d’après-midi et permettra «au niveau national et au niveau local» de dire «de manière très concrète à quoi sert l’argent public», selon Gabriel Attal, qui avait présenté mi-avril cette opération. «Je me déplace beaucoup sur le terrain et régulièrement des Français me disent qu’ils veulent voir exactement comment et où vont nos impôts», a déclaré le ministre délégué aux Comptes publics sur RTL.
L’argent est mal utilisé pour 88 % des Français
Une étude réalisée par Ipsos en 2020 démontre que l’impôt est considéré par 57 % de la population comme un acte citoyen. Toutefois, ils sont 72 % à le trouver excessif. Surtout 74 % estiment qu’ils contribuent plus qu’ils ne bénéficient du système. Encore plus éloquent, 88 % pensent ainsi que l’argent des impôts est mal utilisé par les pouvoirs publics. La plateforme gouvernementale tentera -non sans mal – de répondre à cette défiance.
«Je veux que les Français, et notamment ceux qui paient l’impôt sur le revenu, les contribuables, puissent donner leur avis sur les politiques publiques prioritaires, sur les politiques publiques qu’ils jugent moins prioritaires, sur des exemples de gabegies qu’ils identifient et qui pourraient nous permettre de faire des économies», a ajouté le ministre, qui affirme que le gouvernement souhaite s’inspirer du résultat dans le cadre du prochain budget de l’Etat.
Avec des exemples «très concrets» : l’entretien un kilomètre de route «110 000 euros», une année dans une école primaire «8 000 euros d’argent public», dans un lycée «11 000 euros» ou encore un accouchement («2 600 euros»). «L’important, c’est que l’argent aille au bon endroit», a-t-il conclu, en rappelant les mesures fiscales décidées depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Le service de déclaration des revenus 2022, utilisé par la grande majorité des contribuables français, a ouvert il y a près de deux semaines.