Entre 2011 et 2021, les PDG des grandes entreprises françaises ont augmenté leur rémunération de 66% en moyenne. Alors qu’un rapport d’Oxfam, pointe du doigt l’accroissement des inégalités salariales, Emmanuel Macron a été invité à réagir à ce sujet, lors de son déplacement dans le Doubs, ce jeudi. Comme le rapportent Le Parisien et BFMTV, le chef de l’État a indiqué être lui aussi “choqué” par les salaires des grands patrons français.
“Quand les écarts (de salaire) atteignent ces proportions, vous ne pouvez plus l’expliquer aux gens. Ce sont des gens qui sont déconnectés. Ça choque tout le monde, moi aussi, ça me choque”, a ainsi lancé le président de la République, alors qu’un homme lui demandait s’il comptait encadrer la rémunération de certains dirigeants.
La gauche monte au créneau
Emmanuel Macron a par ailleurs assuré que lorsque l’État est actionnaire, il s’oppose systématiquement aux salaires démesurés. “Nous, quand on est au capital, on vote contre ça. Les patrons, dans le secteur public, sont limités dans leur rémunération”, a-t-il encore affirmé. En revanche, pour le secteur privé, l’État n’a pas son mot à dire. “Vous ne pouvez pas vous substituer aux actionnaires, ce n’est pas l’État qui peut (limiter la rémunération des dirigeants)”, a poursuivi le Président. Néanmoins, un levier reste envisageable : “Les taxer plus”, a-t-il conclu.
Une sortie qui n’a pas manqué de faire réagir la gauche. “Écart des rémunérations fixé de 1 à 20, taxation des superprofits, retour de l’ISF. Plus de cinq ans que nous faisons ces propositions au Gouvernement… Plus de cinq ans qu’ils refusent tout”, a ainsi lancé sur Twitter le député socialiste Boris Vallaud. Avant d’ironiser : “Si quelqu’un le croit encore ‘choqué’, c’est qu’Emmanuel Macron mérite un César.”