Bientôt un gigantesque oléoduc de Marseille jusqu’à Bruxelles ? C’est ce qu’ont cru de nombreux habitants de plusieurs villes françaises, comme le relate BFMTV. En effet, des panneaux annonçant la démolition de plusieurs bâtiments en vue de sa création ont été implantés à Rouen, Marseille, Lyon ou encore Grenoble ces derniers jours. Certains d’entre eux ont même reçu un courrier dans leur boîte aux lettres ressemblant à un avis d’expulsion.
De quoi effrayer ces riverains, qui ne se doutaient absolument pas qu’il s’agissait d’un coup de com’ d’une association écologiste. Denise, 75 ans, s’est retrouvée en “état de choc” à la lecture de cette lettre qui portait un en-tête siglé République française et émanait de la direction générale de la cohésion des Territoires, raconte La Provence. Dans ce courrier, on lui annonçait qu’elle serait expropriée dans un délai d’un mois de sa maison du quartier de Saint-Barnabé, dans le 12e arrondissement de Marseille. Sous le choc, elle provoquera même un accident de la route.
Un collectif à la tête de cette action
Comme elle, des milliers d’habitants ont reçu ce courrier qui annonce ce projet d’oléoduc baptisé Wecop. Face au tollé provoqué par cette campagne, l’action a finalement été revendiquée par un collectif de 150 artistes et militants écologistes baptisé “Le Bruit qui court”. À travers ce faux projet, ils voulaient dénoncer le coût environnemental du vrai projet Eacop, qui prévoit la construction, par TotalEnergies d’un oléoduc du pétrole en Afrique de l’Est. “On voulait marquer les esprits et prendre les gens aux tripes. On sait que la Tanzanie et l’Ouganda sont très loin de la France, et l’idée était de les ramener dans le quotidien de gens qui ne s’en seraient peut-être jamais préoccupé si on ne leur avait pas mis le nez dessus”, explique, à BFMTV, Julie Pasquet, cofondatrice de l’association, pour qui la mission a été “réussie”.