Combien d’électricité consommons-nous et comment réduire nos factures ?

De quelle marge de manœuvre dispose-t-on chez nous ? Les « gestes simples » ont-ils un impact réel ? Visualisez les grands postes de dépense d’électricité et les pistes d’actions pour réduire sa consommation.


Chauffage, éclairage, cuisine, loisirs… De quelle marge de manœuvre dispose-t-on dans nos foyers pour limiter notre consommation et nos factures ? Les « gestes simples » encouragés par le président de la République ont-ils un impact réel ? Est-ce décisif de s’équiper d’appareils performants ? A quelle température faut-il se chauffer pour faire la différence ?

Pour réaliser un état des lieux, nous nous sommes appuyés sur l’étude ElecDom, conduite par l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité. Ces derniers ont mesuré les usages d’un échantillon représentatif de 101 logements et plus de 80 types d’appareils électriques. Nous l’avons complétée avec la base de données Odyssée, qui suit au niveau européen la consommation d’énergie poste par poste.

Le chauffage

Les Français se chauffent majoritairement au gaz. Toutefois, l’usage du chauffage électrique est très répandu, qu’il soit utilisé seul ou en complément. Dans le panel de l’Ademe, il représente 27,6 % de la consommation totale d’électricité des ménages. Par conséquent, le premier levier d’action individuel est de baisser la « température de consigne » ; le médiateur national de l’énergie préconise 19 °C dans les pièces de vie occupées et 16 °C à 17 °C le reste du temps. Il estime qu’une réduction de 1 °C fait économiser 7 % de la consommation d’énergie.

« Attention à ces moyennes, nuance l’économiste Carine Sebi, professeur à Grenoble Ecole de management. Elles peuvent varier en fonction de la performance thermique des logements, du mode de chauffage, de la rigueur de l’hiver. Une passoire thermique sera toujours plus difficile à chauffer. »

De son côté, Sophie Attali, directrice du Guide Topten, qui recense les appareils en fonction de leur performance énergétique, conseille « la technologie de la pompe à chaleur [qui] est aujourd’hui la plus intelligente sur le marché, si elle est bien installée ».

L’eau chaude

La moitié des logements français (49 %) sont équipés d’un chauffe-eau électrique, le plus souvent un modèle « à effet Joule accumulation », autrement dit un cumulus (ou ballon). Le principe est de chauffer une grande quantité d’eau et de la maintenir à haute température, ce qui rend ces appareils voraces en énergie. La dépense annuelle moyenne en électricité pour un ballon de 200 litres est estimée à 285 euros par l’Ademe.

Pour réduire sa consommation, à la fois d’eau et d’électricité, on peut d’abord prendre moins de bains, des douches moins longues et éviter de se laver les mains à l’eau chaude. Sur le chauffe-eau en lui-même, il est possible d’abaisser la température et de mettre un minuteur pour l’éteindre dès que possible. Si le cumulus est installé dans un endroit froid, comme une cave, on peut aussi limiter les déperditions en l’isolant avec une petite couverture.

S’il faut le changer, se pose la question de sa capacité. « Veillons à ne pas surdimensionner nos objets. Tous les foyers n’ont pas besoin d’un gros cumulus », souligne Carine Sebi. « C’est le genre d’équipements que l’on garde longtemps et qui est branché vingt-quatre heures sur vingt-quatre, il faut donc être attentif à ne pas faire entrer un ennemi dans son logement pendant quinze ans », abonde la spécialiste en efficacité énergétique Sophie Attali. Dans la gamme des innovations, les chauffe-eau thermodynamiques (dont la technologie intègre une pompe à chaleur, plus efficace), encore très minoritaires, consomment en moyenne 2,2 fois moins que les chauffe-eau à effet Joule.

Les appareils de froid

Dans un foyer, les réfrigérateurs, congélateurs et équipements qui mixent les deux comptent pour près d’un quart de la consommation totale d’électricité.

L’audiovisuel

Dans cette catégorie, les téléviseurs sont en tête. Même si leur consommation a diminué grâce à la technologie LED, des nuances subsistent en fonction de la taille de l’écran (plus ils sont grands, plus ils consomment) et de la durée de fonctionnement (qui augmente, 6 h 46 aujourd’hui, contre 5 h 56 en 2008). Quant aux consoles de jeux, bien qu’en augmentation, leur nombre reste encore très inférieur à celui des télévisions.

Parmi les appareils très répandus figure la box d’accès à Internet, dont 64 % de la consommation est liée au fonctionnement de la box TV, alors que le téléviseur est éteint, note l’Ademe. « Il y a donc un potentiel d’énergie liée à la gestion automatique ou manuelle de leur alimentation. Par exemple, un arrêt simultané d’une [box TV] et de la télévision via le bouton on/off de sa télécommande permettrait d’économiser environ 70 kWh/an [environ 12 euros], soit 70 % de la consommation moyenne de ce type de box TV », note l’Ademe.

« On revient de loin sur le sujet. La box, à ses débuts, consommait autant qu’un frigo ! C’était l’exemple type du produit mal conçu, comme les machines à expresso, dont les premières générations restaient en veille tout le temps », précise Sophie Attali.

Les appareils de lavage et séchage

Les appareils de lavage et de séchage que possèdent les ménages français sont en moyenne plutôt performants en termes énergétiques.

Mais la marge de manœuvre est importante pour les sèche-linge. Le modèle moyen coûtera 51 euros d’électricité par an (trois fois plus qu’un lave-linge), mais un appareil parmi les plus performants permettra d’économiser jusqu’à 34 euros, selon l’Ademe.

Les appareils de cuisine

Les cuisinières (à parts égales tout électriques ou tout gaz au sein des ménages français), fours et plaques de cuisson sont parmi les équipements les plus consommateurs d’énergie en moyenne annuelle, dans la cuisine, après les réfrigérateurs et les congélateurs. Utilisé de manière ponctuelle, le petit électroménager (grille-pain ou appareil à raclette) arrive loin derrière.

L’usage des appareils de cuisine étant difficile à limiter, il est toutefois possible d’adopter de petits gestes pour limiter les factures douloureuses, comme couvrir ses casseroles, et choisir si possible des équipements plus performants. Les plaques à induction sont celles qui consomment le moins.

La bureautique et l’informatique

Ordinateurs, imprimantes, portables… En moyenne, les équipements de bureautique et d’informatique pèsent deux fois moins que les appareils audiovisuels dans la facture d’électricité.

Attention, toutefois, si chacun de ces appareils consomme peu « nous sommes des millions à les utiliser, et nous en utilisons de plus en plus, toute économie est donc bonne à prendre. Il est utile de débrancher ces appareils quand on ne les utilise pas, insiste l’économiste Carine Sebi. A plus long terme, nous n’avons pas le choix que de réfléchir à notre tendance à accumuler ces objets. »

L’éclairage

L’éclairage coûte, en moyenne, 25 euros par foyer et par an (environ 147 kWh), soit moitié moins qu’un réfrigérateur-congélateur. Ce poste, qui a longtemps été très énergivore, a été divisé par 2,5 en vingt ans grâce à la généralisation de la technologie LED et à l’interdiction progressive des ampoules halogènes.

Il est possible de poursuivre cette tendance en généralisant toujours plus les LED et les ampoules étiquetées « basse consommation », ainsi qu’en éclairant seulement les endroits où cela est nécessaire.

Les climatisations, caves à vin, piscines…

Sèche-cheveux, fer à repasser, aspirateurs, cuiseurs de riz… plus de deux tiers des appareils types que l’on trouve dans les foyers français suivis par l’Ademe consomment moins de 100 kWh/an. Mais, à l’autre extrémité du spectre, certains objets rares sont de très gros consommateurs d’énergie.

La consommation moyenne d’électricité d’une piscine est ainsi énorme : 1 690 kWh/an pour une piscine enterrée (soit 294 euros) et 1 038 kWh/an pour un bassin hors sol (181 euros), selon l’exemple du panel ElecDom, qui confirme les relevés de 2006 menés sur vingt piscines. Une cave à vin va, quant à elle, consommer autant en moyenne qu’un réfrigérateur simple (et faire gonfler la facture d’électricité d’une trentaine d’euros par an).

Fait moins connu, des objets liés à la sécurité tels qu’une porte automatique sont également de grands consommateurs d’électricité, parce qu’ils restent constamment en veille.

Quant à la climatisation, relativement peu courante dans les foyers français, elle consomme énormément d’électricité. Un climatiseur mobile avec une gaine d’évacuation consomme 88 % de plus qu’un ventilateur au plafond, selon les calculs de Topten.

De rares ménages disposent enfin d’une voiture électrique. Le panel ElecDom a pu suivre la consommation de l’un d’entre eux : elle s’élève à 2 782 kWh par an, « soit 32 % de la consommation électrique du logement concerné » ou 484 euros. Un poids sans commune mesure avec d’autres appareils de mobilité : la consommation moyenne annuelle des vélos, trottinettes ou overboard électriques est de 10 kWh par an, soit trois fois moins qu’une cafetière filtre.


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