L’absentéisme des salariés est reparti à la hausse en 2022

AXA vient de faire paraître son baromètre annuel sur l’absentéisme en 2022 [1] marqué par une hausse importante du taux d’absentéisme par rapport à 2019 mais aussi à 2020 et 2021, années pourtant marquées par les épisodes les plus intenses de la pandémie du Covid-19. Cette hausse est due en partie à une progression des arrêts pour troubles psychologiques. Elle est par ailleurs plus forte chez les plus jeunes et chez les cadres, même si ces deux catégories connaissent les taux d’absentéisme les plus faibles.


Le taux d’absentéisme en hausse de 41 % par rapport à 2019

Le taux d’absentéisme global est estimé par AXA à 4,5 % en 2022, contre 3,2 % en 2019 avant la pandémie mais 3,9 % en 2020 et 2021.

Si le taux d’absentéisme progresse en fonction de l’âge passant de 3,3 % chez les moins de 30 ans à 6 % chez les plus de 60 ans, il a plus progressé chez les moins de 30 ans (+ 50 %) notamment chez les moins de 25 ans.

Malgré une dégradation plus forte en 2022 que pour les autres salariés, l’absentéisme reste nettement moins fort chez les cadres 2,3 %, contre 5,4 % chez les non-cadres.

C’est dans le commerce que l’on trouve les taux les plus élevés (6,8 %), devant le bâtiment (5 %) et les activités industrielles, notamment les industries chimiques et pharmaceutiques (4,5 %).

Plus la taille de l’entreprise est importante, plus le taux d’absentéisme augmente passant de 3,1 % dans les entreprises de moins de 20 salariés à 5 % dans celles qui ont plus de 750 salariés. Le poids d’une absence dans une petite structure est plus difficile à gérer que dans les grandes et les salariés des petites entreprises hésitent plus à s’arrêter.

Une durée des arrêts en légère baisse, mis à part les arrêts de longue durée

En 2022, la durée des arrêts de travail a été de 18 jours en moyenne, en baisse par rapport aux deux années précédentes (23 jours en 2020 et 2021) et même 2019 (20 jours). Ce sont les arrêts de travail de 4 à 7 jours qui ont le plus augmenté.

Toutefois, la durée des arrêts de très longue durée (+90 jours) est passée à 179 jours en 2022 contre 161 jours en 2019. Cette tendance est confirmée pour toutes les catégories d’arrêts de travail au-delà de 30 jours.

Sans surprise, la durée des arrêts augmente avec l’âge avec une augmentation sensible au-delà de 60 ans pour atteindre 42,6 jours en moyenne contre 30,4 jours pour la tranche d’âge immédiatement inférieure (55-60 ans) et inférieure à 20 jours dans toutes les tranches d’âge inférieure à 45 ans.

Les troubles psychologiques en augmentation en 2022

Les troubles psychologiques ont représenté 22,2 % des arrêts de travail en 2022 en augmentation de 1,2 point par rapport à 2019. C’est la première cause des arrêts de longue durée. Quant aux troubles musculosquelettiques, ils sont repartis à la hausse après une baisse en 2021. Ils ont représenté 21,2 % des arrêts sensiblement au même niveau qu’en 2019.

Les arrêts de travail pour accident du travail ont représenté 3,7 % des arrêts de travail en baisse de 1,7 point par rapport à 2019.

L’absentéisme, un coût pour l’entreprise mais aussi un indicateur d’alerte

L’absentéisme a coûté aux entreprises en 2022 4,4 % de la masse salariale. C’est une augmentation de 29 % par rapport à 2019. Il coûte bien plus si l’on rajoute les coûts indirects (désorganisation du travail et de gestion des remplacements ainsi qu’une perte de productivité).

Mais au-delà des coûts, la progression de l’absentéisme interroge les entreprises en termes de qualité de vie au travail, de qualité des rapports sociaux et plus largement de rapport au travail à la suite de la pandémie. Une pierre de plus à mettre dans la réflexion sur le travail qui doit interroger l’ensemble des acteurs économiques et sociaux dans les entreprises bien sûr mais aussi plus largement dans l’ensemble de la société.


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