A l’Unédic, les excédents se succèdent prévisions financières après prévisions financières, presque à se pincer. Dans sa dernière livrée publiée ce mardi, l’association paritaire qui gère le régime d’assurance-chômage prévoit de dégager par moins de 18,5 milliards d’euros de surplus sur les années 2023 à 2025, un solde probablement jamais connu dans son histoire !
D’un côté, la dynamique favorable des salaires ira de pair avec une croissance marquée des contributions d’assurance-chômage. Résultat, les recettes s’établiraient à 46,6, 48,2 et 49,5 milliards d’euros en 2023, 2024 et 2025 respectivement. De l’autre, l’Unédic prévoit que les dépenses du régime, profitant à la fois de la baisse du chômage et des effets des réformes des règles d’indemnisation, resteraient nettement en deçà (42,2 milliards, 42,9 milliards et 40,8 milliards sur chacune de ces années).
Trois années d’excédents
Résultat, trois années d’excédents qui vont même aller crescendo pour atteindre 8,7 milliards aux termes du calendrier de la prévision financière. Celle-ci est basée sur le consensus des économistes pour ce qui est de la croissance du PIB, et des estimations de l’emploi qui peuvent paraître prudentes.
Tout cela, évidemment ne tient que si la conjoncture du marché du travail ne connaît pas de retournement. Les très bons chiffres de l’emploi – 90.000 postes de salariés supplémentaires sur le premier trimestre selon l’Insee – ont surpris la quasi-totalité des conjoncturistes compte tenu de l’atonie de la croissance. Pour le président de France Industrie, l’emploi est devenu la dernière variable d’ajustement des entreprises, conséquence – bénéfique affirme-t-il – de la politique de l’offre menée depuis 2015 .
Accélérer le désendettement du régime
Tant mieux pour les comptes de l’Unédic. Que faire de tout cet argent ? Syndicats et patronat ont la réponse : accélérer le désendettement du régime, en le portant de 60,7 milliards en fin d’année dernière, à 42,3 milliards trois ans plus tard. Le gouvernement, lui, n’écarte pas de demander un geste supplémentaire pour augmenter la participation au budget de France travail , le nouveau service public de l’aide à l’emploi qui va se mettre en place
« Ce point sera à l’ordre du jour de la prochaine négociation de la convention tripartite Etat-Pôle emploi-Unédic », a reconnu le ministre du Travail, Olivier Dussopt, dans un entretien aux « Echos » .