Une décision épineuse. À Salses-le-Château, près de Perpignan, le camping du Bois des pins doit annuler l’arrivée de 300 réservations, à quelques jours du début des vacances d’été. Question de sécurité liée aux risques d’incendie pour les uns, loi enfreinte avec largesse pour d’autres, franceinfo s’est rendue sur place pour faire le point. Car au total, ce sont tout de même quarante-cinq emplacements, soit 17 zones pour planter sa tente et 28 mobile-homes, que la mairie a décidé de fermer. Or, ils étaient tous complets, a déploré la gérante des lieux.
Autrefois, la propriété était séparée en deux campings, l’un sur la partie haute du terrain, qui a été fermé pour raison administrative, et l’autre sur la partie basse. Les actuels gérants ont racheté la partie basse pour y ériger le camping du Bois des pins. Mais il y a environ six ans, ils ont également acheté la partie haute et y ont installé, “dans l’illégalité la plus complète”, d’après le maire Jean-Jacques Lopez, de nouveaux emplacements.
Perte de 50 % du chiffre d’affaires
La supercherie aurait pu durer longtemps, mais les dramatiques feux de forêt des Pyrénées-Orientales de l’année dernière ont révélé le pot aux roses. Le camping était devenu “énorme”, sans que le moindre permis de construire n’ait été accepté, ni même demandé ! La Ville a donc décidé de fermer les 45 emplacements irréguliers au motif de “bois classé et d’urbanisme”. “On aurait aimé qu’il nous laisse au moins exploiter l’été”, ose pourtant Ellen Arends, la gérante du camping. Car ses employés vont eux aussi payer les pots cassés de son inconséquence.
“Il va falloir annuler les extras à la réception, au ménage, ce qui fait facile cinq personnes”, a-t-elle expliqué à nos confrères. D’après elle, c’est 50 % de son chiffre d’affaires qui part en fumée. “On se sent tristes pour nous et pour les clients, mais on va faire du bruit… même si ça ne changera rien”, réalise-t-elle. Reste à présent à appeler un à un les 300 clients lésés, et à organiser les remboursements. Une perte d’argent et de temps sèche pour le couple de gérants. “On ne leur fait rien perdre, ce sont eux qui se sont fait de l’argent illégalement, en trichant pendant des années”, houspille le maire, bien décidé à rester ferme.