Les tarifs régulés de l’électricité augmentent de 10 % . Cette mesure concernera aussi bien les ménages que les très petites entreprises (TPE) ou les artisans dont la consommation est inférieure à 36 kVA. Le coup risque d’être d’autant plus rude que le 1er février dernier, ils avaient déjà dû encaisser une hausse de 15 %. L’impact sur le taux d’inflation en France devrait néanmoins être relativement limité. Il serait de 0,2 point environ au mois d’août, selon les calculs de l’Insee.
Bercy a annoncé son intention de sortir par étapes du bouclier pour l’électricité d’ici la fin 2024, avec un retour progressif aux prix de marché. Le bouclier sur les prix du gaz a lui été arrêté le 1er juillet, sans effet sur l’indice des prix compte tenu de la chute des tarifs sur les marchés.
Comparaisons moins favorables
L’énergie (gaz, pétrole, électricité) pèse 8,6 % dans l’indice des prix à la consommation calculé par l’Insee. Alors que les cours ont plongé ces derniers mois, les prix apparaissent en repli de 3,8 % en juillet par rapport à l’année précédente.
C’est entre autres grâce à ce fort recul de l’énergie que l’inflation en France décélère : elle est passée de 5,1 % en mai à 4,5 % en juin puis à 4,3 % en juillet. Au mois le mois, elle pourrait connaître des « évolutions heurtées », « du fait des forts mouvements à la hausse ou à la baisse des prix de l’énergie au second semestre 2022 », a prévenu l’institut de la statistique dans sa note de conjoncture de juin.
Grâce au subventionnement par l’Etat des tarifs de l’énergie via une série de mesures (boucliers, ristournes à la pompe, etc.), l’inflation en France a été l’une des plus basses de la zone euro en 2022 et les ménages ont été protégés, les mécanismes déployés masquant la progression réelle des tarifs. Les effets de comparaison devraient être moins favorables dans l’Hexagone que dans les autres pays cette année à mesure que les protections diminuent.
En France, l’inflation des prochains mois dépendra aussi des prix alimentaires. Pour le quatrième mois consécutif, les tarifs ont ralenti en juillet contribuant à l’accalmie. Dans les rayons des supermarchés, les étiquettes affichent néanmoins encore un bond de 12,6 % en juillet sur un an, après 13,7 % en juin. « Il faut que les industriels acceptent de négocier », a encore martelé ce lundi sur BFM Business Jacques Creyssel délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution.
Les services – 50 % de l’indice des prix – se maintiennent quant à eux sur leur dynamique des mois passés, soit une hausse de 3 % sur un an.