Une bouffée d’oxygène. Un décret, publié au « Journal officiel », annonce que les gérants d’un débit de tabac pourront demander le bénéfice d’une aide forfaitaire, d’un montant de 10.000 euros, en contrepartie des saccages liés aux émeutes urbaines survenues à la suite de la mort de Nahel , fin juin. Cette aide ne pourra être versée qu’une seule fois, précise le décret.
Les buralistes, ou les syndicats professionnels qui feront cette demande, devront apporter la preuve, à la direction générale des Douanes et Droits indirects de Bercy, de la fermeture du commerce pendant au moins trois jours consécutifs, du fait « de dégradations, destructions ou vols », survenus lors des violences qui ont eu lieu entre le 27 juin et le 5 juillet. Cette démarche pourra être effectuée jusqu’au 15 septembre. Le service des douanes pourra éventuellement procéder à des contrôles pour vérifier l’éligibilité du buraliste, avertit le décret.
« C’est très important de ne pas les laisser tomber », a déclaré le ministre délégué chargé des Comptes publics, Thomas Cazenave, en déplacement auprès d’un buraliste sinistré à Talence, dans la banlieue de Bordeaux, pour présenter cette mesure.
« C’est un commerce de proximité, ça fait partie de la vie de nos villes et du lien social. C’est important d’être à leurs côtés et de leur permettre de redémarrer dans les meilleures conditions possibles », a-t-il ajouté, chiffrant l’enveloppe totale à « un peu plus de deux millions d’euros ». Cette aide forfaitaire doit notamment permettre « d’accompagner la sécurisation des commerces », a-t-il précisé.
Le PMU et la Française des Jeux en soutien
Selon le dernier bilan de la Confédération nationale des buralistes, 545 bureaux de tabac ont été endommagés, dont 64 incendiés et complètement détruits. La Confédération, qui estime qu’environ 30 % des bureaux de tabac saccagés lors des émeutes sont toujours fermés, a évalué – avec l’assurance référente du réseau, La Mudatef – la sinistralité « à plus de 20 millions d’euros ». « Des gens ont perdu une vie économique, une vie commerçante », déplore-t-on à la confédération.
Le PMU et la Française des Jeux, fortement présents dans l’activité des buralistes, ont également annoncé des mesures de soutien. Le PMU a prévu de débloquer 1 million d’euros pour remplacer les matériels informatiques détruits et d’accorder des avances de trésorerie. La Française des Jeux a, quant à elle, promis qu’elle fera appel à son « fonds de rebond », d’une surface de 15 millions d’euros, pour « contribuer à remettre en état des points de vente endommagés ». Des mesures qui entreront en vigueur à la rentrée, selon la confédération.
Soutien public à la filière
L’aide forfaitaire de l’Etat s’ajoute à une enveloppe de soutien d’un montant de 100 millions d’euros – s’étalant sur la période 2023-2027 – visant à soutenir les buralistes face à la baisse continue de la consommation de tabac en France, mais aussi la concurrence du commerce de contrebande, sorti renforcée par les saccages estime la confédération.