Italie : le gouvernement de Giorgia Meloni décide de taxer les superprofits des banques par mesure “d’équité sociale”

Le gouvernement de Giorgia Meloni a décidé d'instaurer une taxe exceptionnelle sur les bénéfices des banques, qui profitent des taux d'intérêt élevés. Auparavant l'Italie, comme d'autre pays européens, avait déjà ciblé les entreprises du secteur de l'énergie.


L’Italie annonce qu’elle compte taxer à 40% les superprofits des banques. Le gouvernement veut compenser le coût pour les ménages et les entreprises de la hausse des taux d’intérêt de la BCE. “Le coût de l’argent a augmenté”, déplore le vice-président du Conseil, Matteo Salvini. Selon lui, cette hausse a sensiblement fait augmenter également les bénéfices des banques et a lésé leurs clients, qui subissent de plein fouet l’augmentation de leur taux d’emprunt.

“Il ne s’agit pas de quelques poignées de millions, mais de quelques milliards d’euros réalisés par les banques”, insiste Matteo Salvini, patron de la Ligue, parti d’extrême droite membre de la coalition gouvernementale.

Une mesure “d’équité sociale” 

Si certaines ONG et organes écologistes réclament une mise en place de taxes sur les profits afin de financer une transition écologique, en Italie, cette mesure est présentée comme un exemple d’équité sociale. Les profits de cette taxe devraient permettre des baisses d’impôts des ménages et des entreprises. Cette taxe des banques devra être réglée d’ici juin 2024 et ne concernera que les exercices comptables 2022 et 2023. Elle permettra surtout à Georgia Meloni d’élaborer son prochain budget, qui va s’avérer compliqué en cette période de ralentissement économique.

L’Italie rejoint d’autres pays

Avant une taxe sur les profits des banques, l’Italie avait déjà visé les grandes entreprises du secteur de l’énergie. En mai 2022, elle avait fait part de son intention de porter à 25% la taxe sur les profits engendrés par la hausse des prix due à la guerre en Ukraine. Une mesure, intervenue en même temps que celle décidée au Royaume-Uni, avec là aussi, une taxe temporaire de 25% sur les bénéfices des géants du pétrole et du gaz.

L’Espagne, elle, a sauté le pas mi-juillet de l’année 2022, et s’est attaquée aux banques et au secteur de l’énergie. Le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a annoncé que des taxes exceptionnelles allaient être mises en place sur les sociétés énergétiques et financières en 2023 et 2024. Ceci, pour permettre à la population de faire face à la flambée des prix. Le gouvernement espère engranger près de 7 milliards d’euros entre 2023 et 2024 grâce à ces taxes, avec des gains estimés à près de deux milliards d’euros par an pour les compagnies d’électricité et à 1,5 milliard pour les banques.

L’Allemagne a de son côté adopté une mesure similaire en décembre dernier, en votant une taxe appelée “contribution sociale” des compagnies pétrolières et gazières, en taxant les bénéfices réalisés en 2022 et 2023.

Une mesure rejetée en France

L’idée d’une taxation des superprofits ou bénéfices exceptionnels des grandes entreprises a également été soutenue en France l’été dernier. La Nupes et le Rassemblement national (RN) ont notamment plaidé pour, afin de minimiser l’érosion du pouvoir d’achat des Français. Mais lors de l’examen des amendements du projet de loi de finances rectificative à l’Assemblée nationale, la proposition de taxer à 25% ces bénéfices, a été rejetée de quelques voix seulement. Dans la foulée, la Première ministre, Élisabeth Borne, a définitivement fermé la porte à cette idée. 


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