L’inflation s’invite dans les cartables. Contraints par la hausse des prix, les Français réduisent leurs achats de fournitures scolaires. À ce jour, les achats de crayons, cahiers et autres bâtons de colle en vue de la rentrée sont en recul de 3,9% par rapport à l’année précédente, à 139 millions d’euros. En volume, c’est-à-dire en nombre de produits vendus, le recul atteint 12,4%. « L’impact de l’inflation sur les comportements d’achat est massif et indéniable», constate Julien Peleton-Granier, consultant GfK Consumer Intelligence.
Le prix des fournitures scolaires a un peu moins augmenté que celui des denrées alimentaires, dont l’inflation atteint 15%. Le prix moyen d’un produit de rentrée scolaire acheté cette année est de 3,36 euros, soit 9,4% de plus que l’année dernière. L’inflation est particulièrement marquée du côté du papier et des cahiers. À l’inverse, elle est plus faible sur les bâtons de colle. L’essentiel de cette hausse est lié à l’inflation plutôt qu’à une innovation qui justifierait un renchérissement du produit.
Multiplication des promotions
Les consommateurs s’adaptent à cette nouvelle donne. S’agissant de leurs courses alimentaires, ils privilégient depuis plusieurs mois les marques de distributeurs. C’est moins le cas s’agissant des fournitures scolaires. Cette année, deux articles achetés sur trois sont des articles de marque nationale, exactement comme l’année dernière.
Pour compenser la hausse des prix, les fabricants de fournitures scolaires ont multiplié cette année les promotions, une opportunité que les consommateurs ont saisie. Nombre de distributeurs ont également inclus, à la demande du gouvernement, des articles de rentrée des classes dans leur panier anti-inflation. Dans l’ordre, «un acheteur sur 2 choisit d’abord de réduire les quantités au strict nécessaire, explique Julien Peleton-Granier. Puis vient le fait de comparer les prix plus que d’ordinaire puis privilégier les promotions et le cagnottage, et ce, sans renoncer à l’achat. »
Et signe que tous les consommateurs ne font pas des économies sur l’achat des fournitures scolaires, la part de marché des distributeurs spécialisés, en moyenne plus chers que les grandes surfaces, s’accroît encore cette année. 9 articles sur 10 restent cependant achetés dans les grandes surfaces.
