C’est officiel : en France, 1 apprenti sur 4 évolue dans le secteur de l’artisanat (24%). Un chiffre en constante évolution depuis l’entrée en vigueur de la Loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel (2018) et ses incitations à l’embauche (6.000€ d’aide la première année de contrat).
Autre donnée éloquente : parmi les 10 secteurs qui accueillent le plus d’apprentis, 6 relèvent de l’artisanat. Un salarié de l’artisanat sur 10 est ainsi aujourd’hui un apprenti (soit 10 fois plus que dans l’agriculture).
“L’artisanat confirme son statut de secteur n°1 pour la formation et l’emploi des jeunes, partout en France. Ces chiffres sont révélateurs de la mobilisation des « petites » entreprises artisanales qui, malgré les crises et l’inflation, ont fait le choix de continuer à accueillir toujours plus de jeunes, pour leur transmettre leurs savoirs et les accompagner dans des parcours de formation de plus en plus ambitieux”, note Marielle Vo-Van Liger, Directrice Marketing et Communication MAAF.
20% d’augmentation dans la fabrication et les services
Si la hausse du nombre d’apprentis concerne tous les secteurs de l’artisanat, les activités de fabrication et des services se sont particulièrement démarqués sur l’année 2021-2022 avec respectivement +20 et +19% d’embauches, soit les plus fortes croissances. Les soins de beauté enregistrent par exemple à eux seuls une hausse de 38% sur la période étudiée !
Parmi les meilleurs recruteurs d’apprentis : la boulangerie-pâtisserie arrive en tête (31.370, soit +8%), suivie par l’entretien et la réparation automobile (21.840, +18%) et la coiffure (21.290, +15%).
“L’artisanat accueille à tout niveau de diplôme, en sortie de collège, de Bac. La part des formations en enseignement supérieur a doublé en seulement 3 ans. Les jeunes et adultes sont également nombreux à choisir la filière de l’apprentissage pour se réorienter ou se reconvertir dans un métier de l’artisanat”, précise Catherine Élie, directrice des études de l’Institut Supérieur des Métiers.
Un taux d’accès à l’emploi en hausse
L’artisanat confirme sa place de premier formateur mais aussi de recruteur de jeunes. Une nécessité alors que de nombreuses activités souffrent de pénurie de main-d’œuvre et sont freinées, de ce fait, dans leur développement.
“Le taux d’emploi à six mois des jeunes apprentis […] dépasse les 80% dans certaines activités comme les bouchers, les couvreurs ou encore les ambulanciers”, abonde Marielle Vo-Van Liger.
Globalement, tous métiers confondus, ce seuil s’élève à 65% (contre 63% en 2020-2021), presque le double que dans les filières scolaires “classiques” (38%).
Le taux d’emploi est corrélé au niveau de diplôme, comme le souligne le baromètre :
- 59% pour un CAP ;
- 76% pour un Brevet professionnel ;
- 78% pour un BTS.
Beaucoup plus d’apprentis dans le supérieur
Nouveauté induite par la réforme de l’apprentissage en 2018, qui a entraîné entre autres l’ouverture de nouvelles filières : 1 apprenti sur 5 prépare un diplôme de l’enseignement supérieur (ils n’étaient que 1 sur 10 en 2019), soit 34.000 jeunes. Ainsi, les CAP, véritables locomotives des parcours en apprentissage, représentent – pour la première fois – moins de la moitié des diplômes visés (49%, contre 56% en 2019).
Parmi les niveaux les plus plébiscités désormais : les niveaux BP et Bac (+40% pour les BTS et +32% pour les licences, bachelors et masters)
Des résultats enthousiasmants ternis toutefois par la baisse de financement des contrats d’apprentissage effective le 1er septembre prochain…
