Se soigner va coûter un peu plus cher. Les franchises médicales devraient, selon Thomas Cazenave, interrogé sur France 2, augmenter de 50 centimes, à un euro.
Le ministre des Comptes publics a ajouté qu’il faudra prendre en « compte des situations les plus difficiles » parmi les patients », avant de justifier cette décision : « ce qu’on souhaite c’est garantir le financement de la Sécurité sociale » et, « effectivement, on cherche à faire des économies ».
Un plafond par an et par patient
Créée en 2008 sous la présidence de Nicolas Sarkozy, cette franchise est restée inchangée depuis : elle s’élève à 50 centimes par boîte de médicaments et par acte paramédical (kiné, soins infirmiers…), ou à deux euros par transport sanitaire. Le ministre a rappelé que le plafond de ces franchises était de 50 euros par an et par patient. Un plafond journalier a aussi été mis en place pour les actes paramédicaux et les transports sanitaires. On ne peut pas déduire plus de 2 € par jour pour les actes paramédicaux et plus de 4 € par jour pour les transports sanitaires.
« Depuis 2017, on a augmenté l’accès à la santé, aux lunettes, aux prothèses audio, aux soins dentaires, on continue à financer une santé accessible à tous, mais on doit aussi, en responsabilité, trouver parfois de nouvelles sources de financement pour garantir notre modèle », a fait valoir le ministre.
Une mesure « totalement inégalitaire »
Cette piste a déjà été évoquée par la Première ministre, le 23 août dernier, suscitant les critiques notamment du président de France Assos Santé, Gérard Raymond. « Je suis choqué de telles pistes en pleines vacances, sans aucune concertation, qui ciblent directement les malades », a-t-il réagi auprès de l’AFP. Il a par ailleurs jugé « très dommageable » qu’Elisabeth Borne ait définitivement rejeté la piste d’une hausse des taxes sur l’alcool, des produits « extrêmement dangereux pour la santé ».
S’attaquer aux franchises « est totalement inégalitaire » et revient à « faire payer les plus modestes, les plus malades » a averti de son côté, la présidente du syndicat de médecins MG France, Agnès Giannotti qui craint que certains « renoncent aux soins ». Même son de cloche du côté de la CGT : « De telles augmentations contreviennent au principe même de la Sécurité sociale » soit « chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». Le patron du PS Olivier Faure et celui du PCF Fabien Roussel ont dénoncé à l’unisson « un nouvel impôt qui ne dit pas son nom ».
(Avec AFP)