Crise de l’énergie : «Les prix du gaz commencent à baisser et ils baisseront», rassure Thierry Breton

Le commissaire européen au marché intérieur est l'invité du Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro, deux jours après la conclusion d'un accord européen sur les prix de l'énergie.


Interrogé sur la crise énergétique, Thierry Breton s’est voulu rassurant. Oui, l’accord politique conclu vendredi par les 27 États de l’Union européenne commence déjà à avoir des effets sur les prix de l’énergie. «Dès cette annonce faite, les prix du gaz ont reculé de 10%. Nous sommes aujourd’hui à 67 euros le mégawatt/heure, contre 300 euros cet été. Oui, les prix baissent et ils vont baisser», a souligné le commissaire européen au marché intérieur. «Je voudrais d’ailleurs saluer le président français qui a joué un rôle extraordinairement important pour fédérer les 27 et faire que deux propositions soient désormais sur la table» sur le plafonnement du prix du gaz.

Même si tout reste encore à faire – la Commission européenne doit désormais proposer des actions concrètes qui seront examinées par les Etats-membres, ce qui sera fait «dans les prochains jours» selon Thierry Breton -, le commissaire européen souligne l’importance de ces annonces «alors que les grandes entreprises sont en train de boucler leurs budgets pour l’année prochaine. Il faut leur donner très vite une indication de ce que seront les prix du gaz et de l’électricité à l’horizon de 12 mois», sous peine de voir certaines firmes internationales avoir la tentation de délocaliser leurs activités en Chine ou aux États-Unis, où les prix de l’énergie sont bien plus faibles.

«Bien sûr que le risque de la désindustrialisation est là, et il va falloir que l’on lutte contre», a souligné Thierry Breton. Le commissaire appelle à ce que les États membres aident «les entreprises du verre, de l’aluminium, de l’acier, du papier, de la chimie, qui sont très exposées au prix du gaz et qui souffrent terriblement.» Cela passera par des emprunts, «mais avec un taux garanti identique partout» grâce à l’Europe qui «se portera caution». Un tel mécanisme (Sure) avait déjà été mis en place durant la crise du Covid pour le chômage partiel.

«Il faut accompagner l’Allemagne»

Interrogé sur l’attitude de l’Allemagne, accusée de favoriser ses propres intérêts avec son bouclier anti-inflation à 200 milliards d’euros, Thierry Breton a rappelé que ce pays vit «une situation absolument inédite» avec «l’effondrement» d’un modèle économique bâti sur de très faibles dépenses dans le secteur de la défense, «une dépendance à un gaz russe bon marché» et des partenariats rapprochés avec la Chine. «Il faut accompagner l’Allemagne dans cette transformation massive», plaide-t-il. «L‘Allemagne a raison de se préoccuper des entreprises sur son territoire. Mais elle doit le faire en coordination totale avec les autres États membres.»

Thierry Breton décoche plusieurs flèches contre «la Russie de Vladimir Poutine, qui n’aime pas le projet européen et fait tout pour nous déstabiliser» via la guerre en Ukraine mais aussi «les cyberattaques, la désinformation et l’influence sur les partis politiques d’extrême droite.» «C’est une guerre hybride qui se déroule sur le continent européen», et le commissaire dévoile que «des tests sont menés avec les Etats-membres concernés» pour «protéger nos infrastructures critiques dans l’énergie, mais aussi nos satellites et nos câbles sous-marins.»

Le Royaume-Uni, «un pays sans boussole»

La semaine a aussi été marquée par l’arrivée au pouvoir de l’extrême droite en Italie, avec la prise de fonction de Giorgia Meloni et la nomination de son gouvernement. «Je n’ai jamais été inquiet», affirme Thierry Breton. «Les premiers choix de Madame Meloni montrent un soutien absolu à la politique de l’Union européenne, notamment en Ukraine. Nommer comme vice-premier ministre un ancien commissaire et ancien président du Parlement européen, Antonio Tajani, voilà un signe qu’elle s’inscrit totalement dans les pas européens.»

La démission au Royaume-Uni de Liz Truss au bout de 44 jours est, lui, «un triste épisode» d’un «pays sans boussole» et «totalement déstabilisé» depuis le Brexit, commente le commissaire européen. «On a vendu à ce pays un mirage», souligne-t-il en rappelant «la responsabilité très importante du parti conservateur» dans cette situation, alors que le Brexit a coûté «4 à 5 points de PIB, en plus de la crise du Covid et de la guerre en Ukraine.» Pour Thierry Breton, «le destin du Royaume-Uni, c’est l’Europe.»


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