La crise énergétique fait bondir les prix du zinc

Trois sites de production, exploités par Nyrstar, vont réduire de moitié leur production. Les cours ont grimpé à des niveaux jamais vus depuis la mi-2007.


Mandatory Credit: Photo by Shutterstock (10704075c) Illustration picture taken inside the Zinc powder production plant of Nyrstar in Balen, Tuesday 07 July 2020. The zinc powder production is part of the large Zinc smelter of Nyrstar. Nyrstar Balen Zinc Powder Production, Balen, Belgium - 07 Jul 2020/shutterstock_editorial_Nyrstar_Balen_Zinc_Powder_Produc_10704075C//2007071225

Après l’aluminium , le zinc est le nouveau métal à être déstabilisé par la crise énergétique. Nyrstar a prévenu que trois de ses fonderies en Europe allaient devoir réduire leur production de zinc de moitié en raison de l’envolée des prix de l’électricité et des coûts liés au CO2. Dans le sillage de l’annonce du groupe mercredi, le métal a bondi de plus de 5 % à la Bourse des métaux de Londres. Ce jeudi, il gagne encore environ 7 % à près de 3.640 dollars la tonne, du jamais vu depuis la mi-2007.

Les trois sites de production concernés, aux Pays-Bas, en Belgique et en France, ont une capacité de production de 700.000 tonnes par an. Si le ralentissement de leur activité devait durer dans le temps, « cela pourrait avoir un impact massif sur le marché du zinc, qui serait sans aucun doute en fort déficit », analyse Daniel Briesemann de Commerzbank.

Marché tendu

« Sans soutien immédiat des gouvernements néerlandais, français ou belges, les coupes vont se poursuivre tout au long du quatrième trimestre », alerte Oliver Nugent, analyste chez Citi. L’expert de la banque américaine a d’ailleurs relevé ses prévisions de prix à 3.500 dollars en moyenne pour le dernier trimestre, contre 3.000 auparavant.

L’annonce intervient alors que le marché du zinc est l’un des plus tendus du moment. L’International Lead and Zinc Study Group anticipe une offre supérieure à la demande de 217.000 tonnes seulement, contre 353.000 tonnes auparavant. Si le marché est excédentaire, c’est grâce à la Chine qui a puisé dans ses réserves pour calmer la hausse des prix. En 2022, l’excédent ne devrait pas dépasser les 44.000 tonnes.

Le manque d’énergie et les pénuries touchent également les consommateurs de zinc, comme les producteurs d’alliage ou les galvaniseurs, « mais les perturbations de l’offre pourraient dépasser la destruction de la demande », mettent en garde les équipes de recherche d’ING. Les fonderies sont bien plus exposées à la hausse des cours de l’énergie que les consommateurs de zinc car l’intensité énergétique de leur activité est bien plus élevée, explique-t-on au sein de la banque néerlandaise.

La galvanisation se porte bien

La demande est dynamique, confirme Oliver Nugent. « Les carnets de commandes des galvaniseurs, portés par la construction, compensent largement la baisse de production dans le secteur automobile ». La galvanisation consiste à tremper un autre métal dans un bain de zinc pour le protéger de la corrosion. Le nom du processus vient de son inventeur, l’Italien Luigi Galvani.

Les cours de l’aluminium ont été propulsés à des niveaux jamais vus depuis 2008, à plus de 3.000 dollars la tonne, en raison du rationnement électrique en Chine. Dans le secteur, on aime à rappeler que l’aluminium n’est rien d’autre que de « l’électricité solidifiée », tant le processus de production est énergivore. Le secteur représente 6,7 % de la consommation électrique chinoise. Or, en raison du manque de courant, faute de charbon et de gaz, les fonderies ont été rationnées.


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