Les apparences sont parfois trompeuses. La publication, ce mardi, des chiffres du commerce extérieur de la France et de l’Allemagne semble donner l’avantage à l’Hexagone. En effet, même si le déficit français de 6,8 milliards d’euros reste sans commune mesure avec l’excédent allemand de 13,2 milliards, en septembre les exportations françaises se sont mieux portées que celles d’outre-Rhin.
Dans le détail en effet, à 42 milliards d’euros, les ventes françaises se tiennent d’un mois sur l’autre et sont même en légère hausse par rapport au début de l’été. Dans le même temps, les exportations allemandes, bien que nettement plus « confortables » (112,3 milliards) ressortent en baisse pour le deuxième mois consécutif.
Avantage à l’Allemagne
Mais le cocorico risque d’être de courte durée, même si d’un point de vue conjoncturel la France est sans doute le meilleur élève de l’Europe sur la croissance . En comparaison à la situation qui prévalait avant la crise sanitaire, force est de constater que l’avantage reste dans le camp allemand en matière d’échanges extérieurs.
En septembre, les exportations de l’Hexagone « ne sont plus qu’à 1 % de leur niveau moyen de 2019 » selon les Douanes françaises. Mais celles de l’Allemagne, elles, ne sont inférieures que de 0,3 % par rapport à février 2020, note l’institut statistique Destatis .
Délicates comparaisons
Du côté des importations, les deux partenaires économiques bénéficient d’un fort dynamisme, imputable à la reprise de l’activité et à l’envolée des coûts. De ce côté-ci du Rhin, elles progressent à un rythme deux fois plus élevé que les exportations. A 48,8 milliards d’euros, elles sont à « leur plus haut niveau jamais atteint ». En Allemagne, les importations affichent, de leur côté, une hausse de 12,7 % sur un an.
Délicates comparaisons, toutefois. Comme le rappelle l’administration des Douanes françaises, « le dynamisme des échanges en valeur est essentiellement dû à la hausse des prix des marchandises échangées depuis le début de l’année ». Une hausse de prix liée à la forte progression de la demande en énergie et en biens, qui a engendré de grandes difficultés d’approvisionnements un peu partout sur la planète, renchérissant souvent nettement le coût de certains achats en dehors des frontières. Hors cet effet prix, « en volume, la croissance des importations et des exportations est quasiment stable sur les neuf premiers mois de l’année ».