L’affaire a été rondement menée. Gilbert Houngbo, donné favori pour prendre la tête de l’Organisation internationale du travail (OIT), l’a emporté dès le deuxième tour de scrutin, lors de la réunion du Conseil d’administration de l’institution, vendredi à Genève, alors qu’il en avait fallu six en 2012, lors du dernier changement de directeur général.
Comme Gilles de Robien il y a dix ans, l’ancienne ministre du Travail Muriel Pénicaud a donc échoué à prendre la direction de l’organisation onusienne qui réunit des représentants des gouvernements, des employeurs et des travailleurs de 187 Etats membres pour établir des normes internationales, élaborer des politiques et concevoir des programmes visant à promouvoir le travail décent.
Va-tout
Soutenue par la France et l’Union européenne, celle qui fut notamment à la tête de Business France avant d’entrer dans le premier gouvernement d’Emmanuel Macron avait joué son va-tout à la suite du déclenchement de la guerre en Ukraine, en tentant de s’affirmer comme la candidate de la démocratie contre les dictatures. Une stratégie qui n’a pas fonctionné.
Muriel Pénicaud ne sera donc pas la première femme à diriger l’OIT. Mais Gilbert Houngbo en sera le premier numéro un africain. Avec un score sans appel puisqu’il a recueilli 30 voix, dont les 14 voix des représentants des travailleurs, contre 23 pour sa concurrente.
Today I was elected DG of ILO. I am pleased to accept this challenge and continue devoting myself to ensuring the most vulnerable people are not left behind.
— Gilbert Houngbo (@IFADPresident) March 25, 2022
During this transition, I will continue leading @IFAD and ensuring it plays its vital role in building rural resilience.
Agé de 61 ans, Gilbert Houngbo était jusqu’à présent président du Fonds international du développement agricole, un organisme d’aide au développement onusien. Il a notamment été entre 2008 et 2012 Premier ministre de son pays, le Togo.