-39% en un mois : le plongeon historique du CAC 40 en six dates

Rattrapé par le coronavirus, l'indice parisien n'avait jamais connu une telle dégringolade.


De 6.111 à 3.755 points. En seulement un mois, et en seulement 20 séances, le CAC 40 a perdu plus près de 39% de sa valeur. Du jamais vu depuis sa création en 1987. Rattrapé par la progression rapide de l’épidémie du coronavirus, notamment en Europe, l’indice parisien est même retombé à son plus bas niveau depuis l’été 2013. Retour sur ce spectaculaire plongeon en six dates clés.

19 février, 6.111 points à la clôture – Les marchés se soucient peu du coronavirus

 A Paris, comme sur les autres places boursières occidentales, le coronavirus semble encore bien loin, limité alors à la province du Hubei en Chine. Tout juste, les marchés avaient reculé fin janvier, s’inquiétant alors des conséquences de l’arrêt des usines chinoises sur la chaîne d’approvisionnement. Mais l’impact sur la croissance européenne et américaine n’est évalué, par les économistes, qu’à quelques dixièmes de point. Pas suffisant pour interrompre la marche en avant des indices. A Wall Street, le S&P 500 et le Nasdaq touchent même, ce mercredi 19 février, leur plus haut niveau historique. Dès lors, la chute va être brutale.

24 février, 5.792 points à la clôture – La crise sanitaire s’aggrave en Italie

Après deux séances de baisse limitée, le premier coup de semonce a lieu lundi 24 février. Le CAC 40 abandonne 3,94%, sa plus forte chute en quatre ans. L’indice repasse symboliquement sous la barre des 6.000 points. La crise sanitaire n’est désormais plus limitée à la Chine. Elle a d’abord gagné la Corée du sud et l’Iran. Puis l’Italie, où le nombre de cas recensés est passé, en un week-end, de 3 à plus de 150. Une dizaine de villes du Nord, le poumon économique du pays, sont placées en quarantaine. Le menace sanitaire et économique devient réelle pour la France et le reste de l’Europe.

3 mars, 5.393 points à la clôture – La Fed ne parvient pas à calmer les marchés

Le repli des marchés se poursuit fin février et début mars, alors que l’épidémie ne cesse de gagner du terrain. Mardi 3 mars, anticipant de deux semaines son comité de politique monétaire et sous la pression du président Donald Trump, la Réserve fédérale réagit: elle abaisse son taux direct de 0,5 point. Mais l’intervention de la banque centrale américaine, dont l’impact est limité face à une crise sanitaire, ne parvient pas à rassurer les investisseurs: après deux séances de hausse modérée, la baisse du CAC 40 reprend de plus belle. La nervosité des investisseurs grandit, en témoigne la très forte volatilité des marchés, qui enregistrent en séance des variations spectaculaires, à la baisse comme à la hausse.

9 mars, 4.707 points à la clôture – Au coronavirus, vient s’ajouter un krach pétrolier

Déjà sur la défensive depuis trois semaines, les marchés cèdent à la panique lundi 9 mars. Le CAC 40 chute de 8,4%, sa plus forte chute depuis la crise financière de 2008. A Wall Street, le S&P 500 sombre, lui, de 7,6%. La cause: le plongeon des cours du baril de pétrole, sous l’effet d’une guerre des prix entre l’Arabie saoudite et la Russie après l’échec de négociations visant à réduire la production. Le baril perd jusqu’à 30% en séance, sous le seuil des 30 dollars. De quoi menacer la survie des spécialistes américains du pétrole de schiste. Et plomber les banques auprès desquelles ils se sont massivement endettés. Le pire est, pourtant, encore à venir.

12 mars, 4.044 points à la clôture – La BCE déçoit, le CAC enregistre la plus forte baisse de son histoire

Trois jours plus tard, le CAC 40 s’enfonce cette fois-ci de 12,28%. Tout simplement la plus lourde chute de son histoire. Cette descente aux enfers s’effectue en deux temps: d’abord, un gros trou d’air dès l’ouverture, chutant de 5% suite à la décision de Donald Trump d’interdire aux Européens d’entrer aux États-Unis pendant un mois; puis un plongeon incontrôlé juste après les annonces de la Banque centrale européenne (BCE). Des annonces jugées décevantes: contrairement aux attentes, l’institution dirigée par Christine Lagarde n’abaisse pas son taux directeur. A la place, elle s’engage à n’acheter “que” 120 milliards d’euros supplémentaires de dette d’ici la fin de l’année.

16 mars, 3.881 points à la clôture – Les commerces non-essentiels fermés en France, les taux de la Fed ramenés à zéro

Écoles, bars, restaurants, et commerces non essentiels fermés: lundi 16 mars, la France entre dans une nouvelle phase. D’autres pays européens prennent des mesures similaires. La veille, la Fed a de nouveau abaissé ses taux par surprise d’un point, les ramenant dans une fourchette comprise entre 0 et 0,25%. Et participe à une action concertée avec d’autres banques centrales pour augmenter l’approvisionnement des marchés en dollars. En séance, le CAC 40 perd jusqu’à 12%, avant de limiter ses pertes en fin de séance. L’indice finit sur un repli de 5,75%. A Wall Street, le S&P 500 plonge de 11,98%, sa troisième plus mauvaise performance historique.


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