Les aides aux entreprises impactées par le renforcement des restrictions sanitaires n’étaient pas le sujet, mais les organisations patronales l’ont inscrit tout de même au programme de l’audioconférence qu’a organisée ce mardi la ministre du Travail, Elisabeth Borne, avec les partenaires sociaux.
Certes, les représentants des entreprises sont soulagés d’avoir évité un nouveau confinement. « C’est le côté plein du verre », dit l’un d’eux. « Mais il y a aussi le côté vide », ajoute-t-il. Tous s’inquiètent en effet des conséquences économiques en cascade qu’auront les nouvelles mesures sanitaires restreignant certaines activités .
Cérémonies de voeux
Un exemple tient particulièrement à coeur à l’U2P (artisans) : l’interdiction des cérémonies de voeux et autres galettes des rois qui vont toucher non seulement les traiteurs, mais aussi des boulangers, pâtissiers ou charcutiers dont cela constitue une partie importante des recettes de début d’année. « Comme ils n’ont pas le bon code Naf, ils ne peuvent pas bénéficier des aides », déplore le président de l’U2P, Dominique Métayer, qui réclame de « revenir aux principes édictés début septembre lors de la sortie du quoi qu’il en coûte avec un accompagnement au cas par cas ».
Le président de la CPME, François Asselin, est pour sa part revenu ce mardi sur les nouveaux critères d’accès aux aides économiques via le fonds de solidarité. « Actuellement, il faut justifier d’une baisse de 65 % du chiffre d’affaires sur le mois pour bénéficier des mesures de soutien », a reproché le dirigeant patronal à Elisabeth Borne, demandant que le seuil de déclenchement soit « abaissé à 30 % ». S’il ne fixe pas de cible, le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, juge lui aussi que « le taux mis en place il y a à peine quinze jours est trop élevé ».
Du côté du patronat, on s’inquiète du silence de Bercy sur ces sujets… Et on se dit disponible « dès cette semaine pour une téléconférence ».
Rendez-vous la semaine prochaine
« Nous sommes en contact régulier avec les secteurs touchés par les annonces sanitaires. Nous avons convenu notamment avec le secteur hôtellerie, cafés, restauration de les rencontrer la semaine prochaine. Tout sera précisé à ce moment-là », indique-t-on au ministère de l’Economie.
Certaines organisations patronales s’étonnent de ce focus purement sectoriel alors que jusqu’à présent elles ont « toujours été associées aux discussions », ainsi que du manque d’empressement de Bercy à se saisir du dossier.
Mais ce qui est clair en tout cas, c’est que ce n’est pas Bercy qui leur apportera la réponse sur un autre sujet majeur de préoccupation : celui de la durée d’isolement des cas contacts et des malades du Covid asymptomatiques, dont Elisabeth Borne a évoqué la diminution et sur lequel le Haut Conseil de la santé publique devrait se prononcer ce vendredi.
Avec la diffusion fulgurante du variant Omicron, « on voit monter une forte dynamique d’arrêts de travail qui peut devenir très problématique », alerte François Asselin. « Le Conseil scientifique a eu tort de parler de désorganisation car on saura faire, en revanche il y a un risque de baisse de la production qui n’est pas bon pour la croissance », souligne Geoffroy Roux de Bézieux.