La prime exceptionnelle de 6.000 euros pour l’embauche d’un alternant , en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, sera maintenue jusqu’à la fin du quinquennat. Soit trois, voire quatre ans de plus, puisque le décret publié en fin d’année dernière, qui a recalibré son montant, a fixé l’échéance au 31 décembre 2023. Passée inaperçue jeudi lors de la Galette de l’Elysée, cette annonce d’Emmanuel Macron doit aider à atteindre l’objectif de 1 million de contrats d’apprentissage par an d’ici à 2027, a indiqué ce vendredi le ministère du Travail dans un communiqué.
A la sortie du premier confinement, l’exécutif avait basculé l’aide unique qui prévalait jusque-là en aide exceptionnelle. Pour rappel, cette aide unique n’était versée qu’aux entreprises de moins de 250 salariés pour des diplômes allant jusqu’au bac à raison du barème suivant : 4.125 euros maximum pour la première année d’exécution du contrat ; 2.000 euros et 1.200 euros les deux suivantes.
Demi-surprise
L’aide exceptionnelle qui a pris le relais a concerné toutes les entreprises, quels que soient les effectifs et le niveau de diplôme préparé, à hauteur de 5.000 euros pour l’embauche d’un mineur, 8.000 au-delà de 18 ans, pour la première année du contrat. Reconduite deux fois, cette aide a été revue à hauteur de 6.000 euros le 30 décembre dernier, quels que soient l’âge de l’étudiant, son diplôme poursuivi ou les effectifs de l’employeur (sous certaines conditions au-delà de 250 salariés).
Le maintien jusqu’à la fin du quinquennat est une demi-surprise dans la mesure où le ministre du Travail, Olivier Dussopt, et la ministre déléguée à la Formation professionnelle, Carole Grandjean, avaient alors indiqué que ce recalibrage serait « pérenne ».
« Une meilleure anticipation »
« Ce soutien renouvelé permettra une meilleure anticipation pour les entreprises et, par conséquent, de faciliter l’embauche de jeunes : plus de 800.000 contrats ont été signés cette année et nous continuons à viser 1 million d’apprentis par an pour 2027 », ont-ils indiqué ce vendredi dans leur communiqué.
Les chiffres définitifs de la campagne 2022 ne sont pas encore connus, mais le seuil de 800.000 sera probablement largement dépassé. Les premières estimations font état d’une croissance d’environ 10 à 15 % par rapport à 2021, année record avec 730.000 contrats privés ou publics. Si elle se confirme, cette estimation traduira toutefois un certain ralentissement de la croissance de l’alternance. Pour les professionnels du secteur, centre de formations principalement, l’enjeu désormais est de garantir que la qualité suivra la quantité.