Assurance-chômage : premier bilan mitigé de la dégressivité des allocations

Le taux de reprise d'emploi des chômeurs concernés par la dégressivité des allocations reste inférieur à celui des autres inscrits à Pôle emploi, montre une étude de l'Unédic. Mais la mesure incite à accélérer les démarches.


Après des séances essentiellement consacrées à parcourir les études demandées à l’Unédic sur les pans de la réglementation qu’ils souhaiteraient voir évoluer, les partenaires sociaux entrent dans le dur de la négociation pour la prochaine convention d’assurance-chômage. Le patronat remettra ce mercredi aux syndicats une première version d’un projet d’accord, l’objectif étant de trouver une voix de passage d’ici à mi-novembre, malgré le peu de marge de manoeuvre que le gouvernement leur a laissé dans sa lettre de cadrage.

« Un texte complet, sans doute non. Plutôt un plan détaillé », prévient le chef de file de la négociation pour le Medef, Hubert Mongon. Des échanges bilatéraux permettront de l’affiner d’ici sachant que la CFDT et FO doivent aussi faire une proposition pour concilier les points de vue sur le volet des seniors.

La filière senior en question

Le patronat veut absolument que la négociation intègre le recul de l’âge légal de retraite à 64 ans pour que l’assurance-chômage ne serve plus « de caisse de retraite déguisée » , insiste Hubert Mongon. Les syndicats, eux, ne veulent rien lâcher sur les filières d’âge tant que les employeurs n’auront pas fait la preuve de leur bonne volonté à l’occasion de la prochaine négociation interprofessionnelle sur l’emploi des seniors.

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Suspendue pendant le Covid, la mesure est entrée en vigueur pour toutes les fins de contrat intervenues à compter du 1er juillet 2021 : d’abord dans une version assouplie, dégressivité au bout de 8 mois, puis rétablie comme voulue initialement (6 mois) pour celles à compter du 1er décembre 2021.

En juin dernier, sur les 93.500 allocataires éligibles, 45.000 ont subi une baisse de leur allocation, pour un tiers de 30 %, les autres de moins du fait de l’instauration d’un plancher, l’allocation journalière ne pouvant pas descendre en dessous de 91,02 euros. Sans surprise, ce sont majoritairement des cadres masculins de plus de 45 ans dont le dernier contrat s’est terminé principalement par une rupture conventionnelle ou un licenciement.

Taux de reprise d’emploi plus faible

Premier enseignement, le taux de reprise d’emploi des allocataires inscrits à Pôle emploi en 2021 et éligibles à la dégressivité est inférieur à celui des autres allocataires : 37 % ont retrouvé un contrat de travail dans l’année suivant leur ouverture de droit, contre 58 % pour les allocataires non concernés. Reste à savoir si, bien que restant inférieur, le taux a augmenté ou non sous l’effet de la mesure.

45.000 chômeurs ont vu leur allocation baisser jusqu’à 30 % depuis la mise en place de la dégressivité au bout de 8 puis 6 mois.

Un sondage de l’Unédic réalisé auprès d’un quart des chômeurs qui ont ouvert un droit en 2022 cette fois-ci et également éligibles montre que la mesure semble avoir eu un effet incitatif, mais limité. Alors que tous les intéressés témoignent d’un sentiment « injustice au regard des années travaillées » et d’une baisse de leur qualité de vie une fois la baisse effective, de 10 % à 15 % d’entre eux déclarent avoir accéléré leur recherche d’emploi sous son effet.

Prendre plus de temps

Précisément, un allocataire sur quatre a repris un emploi salarié, très majoritairement en CDI à temps plein dans un poste de cadre, quitte pour la moitié d’entre eux à avoir baissé leurs prétentions salariales. Environ 10 % d’entre eux ont répondu qu’ils n’auraient pas pris cet emploi sans la dégressivité.

720 euros par mois le montant moyen de la baisse de l’allocation après application de la dégressivité

Pour ceux qui avaient la fibre entrepreneuriale, soit un allocataire éligible à la dégressivité sur trois, environ 15 % disent qu’ils auraient agi différemment sans la dégressivité. « Ils auraient pris plus de temps pour monter leur projet ou auraient continué à chercher un emploi salarié », souligne l’Unédic.


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