Le doute du doute est-il bien, selon la formule, le commencement de la certitude ? Entre une croissance économique moins atone dans la zone euro et les bons semestriels bancaires, les investisseurs se sont à peine laissé tordre le bras. Si les nombreux relèvements d’objectifs annuels d’entreprises à l’occasion des publications ont fourni au CAC 40 sa plus forte hausse mensuelle depuis novembre 2020 (+8,3 %), la meilleure preuve de leur irrésolution face à l’avenir s’est lue dans l’accueil en Bourse des trimestriels de BNP Paribas (2,9 % pour l’action).
Un bénéfice net 18 % au-dessus des oracles, qui s’appuie sur une forte croissance généralisée à presque tous ses métiers (+10 % en banques commerciales et métiers spécialisés, une progression de 7 % des crédits, de bonnes performances en France, Belgique et Pologne), oriente le groupe dirigé par Jean-Laurent Bonnafé sur la voie d’ un nouvel exercice annuel record. Mais il a seulement ramené à un peu moins d’un quart la chute du titre depuis le début de l’année.
Le premier de la classe des établissements de la zone euro est cantonné à la moyenne boursière générale (soit une décote de 50 % sur l’actif net estimé pour 2022) par son rôle de dérivée d’un continent qui concentre les craintes des investisseurs.
Pendant que les crises (financière, souveraine, géopolitique) se succèdent, la banque de la rue d’Antin a fait croître de presque 7 % par an son actif net tangible par action, une ligne directrice que suit l’action (+7,7 % dividendes réinvestis) sans l’excitation de la moindre prime pour récompenser une telle résilience.