Obtenir des branches qu’elles réhaussent leurs minima salariaux au-dessus du SMIC… Le gouvernement de Jean Castex n’est pas le premier à s’emparer du sujet . Les pouvoirs publics remettent sans cesse l’ouvrage sur le métier . Sans réaction des secteurs professionnels, les revalorisations du SMIC font immanquablement réapparaître le problème.
Après la revalorisation intervenue pour cause de poussée d’inflation à l’automne , le ministère du Travail a rouvert le dossier . Un chantier éminemment politique, à quelques semaines de l’élection présidentielle dans un contexte de reprise de l’inflation , de tensions sur le marché du travail et de montée des revendications salariales. Il surveille les discussions en cours comme le lait sur le feu. Constatant des avancées, mais aussi des blocages persistants.
Trois branches bloquées
Le cas de la coiffure est éclairant. « La concurrence est très forte dans le secteur et les marges faibles ; je souhaiterais augmenter mes salariés, mais pour cela, il faut que les minima augmentent, sinon je vais devoir augmenter mes prix et je perdrai des clients », expliquait une patronne de salon à l’occasion d’un débat dans le cadre de « L’Economie aux Rendez-vous de l’histoire », qui se déroule chaque année à Blois. Le cas typique du problème de dumping social que peut poser une grille conventionnelle auquel s’ajoute un problème d’attractivité, alors même que la profession reconnaît chercher des bras .
La coiffure est l’une des trois branches où les discussions sont complètement à l’arrêt. Avec une incidence importante puisqu’elle emploie 106.000 salariés. Les deux autres branches sont les grands magasins et magasins populaires (37.000 salariés) et le négoce du bois (7.000 salariés).
13 accords
Treize branches couvrant au total un peu plus de 1,9 million de salariés ont a contrario conclu un accord. La plus importante est bien sûr celle des hôtels, cafés et restaurants , forte de quelque 750.000 salariés dans plus de 110.000 entreprises. Parmi elles se trouvent aussi l’industrie de la chimie (225.200 salariés et 4.340 entreprises). Mais aussi, selon nos informations, le commerce de gros (383.800 salariés et 32.520 entreprises), sachant que le délai d’opposition à l’accord de cette branche s’achève en fin de semaine.
Dans 13 autres branches, employant près de 850.000 personnes, les négociations se poursuivent. Les plus importantes sont l’hospitalisation privée (279.200 salariés), la prévention sécurité (192.900 salariés) et les commerces d’habillement (192.900 salariés). A noter que les transports urbains publics sont eux aussi toujours en discussion.