C’est une des craintes des entreprises que Bercy veut absolument calmer. Dans « Les Echos » fin septembre, le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, avait pointé « la complexité » du plan de relance qui risquait de décourager les PME.
A Bercy, on est bien conscient du problème et de la nécessité de rectifier le tir. Une opération « simplification » a été lancée sous l’égide du ministre de l’Economie, Bruno Le Maire.
« Notre but doit être d’informer le mieux possible et le plus simplement possible. Tous les acteurs économiques du pays doivent pouvoir s’emparer des outils que le plan de relance met à leur disposition », a déclaré ce jeudi le ministre lors de l’introduction du troisième comité de pilotage du plan de relance. Il faut absolument éviter, selon lui, que « l’hydre administrative ne prenne le dessus ». Ce comité de pilotage se réunit toutes les semaines sous l’égide du ministre avec les directeurs d’administrations et fait le point sur les avancées, les difficultés, les problèmes techniques, les relations entre ministères…
La moitié des industriels ont déjà été contactés
Premier sujet : la sortie d’un site Internet pour permettre à chaque Français et chaque entreprise de prendre connaissance des dispositifs dont ils peuvent bénéficier. « Ce site Internet, c’est le fer de lance de la relance. Il faut que tous les Français sachent qu’il existe car la relance, c’est maintenant », insiste le ministre. La discussion tourne autour de la présentation et de l’articulation entre les différents ministères.
Mais déjà, depuis la mi-septembre, les services de l’Etat ont été proactifs. Avec les Chambres de commerce et d’industrie, ils ont appelé les entreprises industrielles pour leur présenter les mesures et estimer leurs besoins. Sur les 30.000 entreprises industrielles que compte le pays, la moitié ont déjà été contactées. Pour Bruno Le Maire, « le départ conditionne la course », ce qu’on pourrait résumer par « rien ne sert de courir, il faut partir à point ».
Des indicateurs clefs
Deuxième sujet : les aides à la numérisation des entreprises que le ministre a décidé de faire passer de 10 % à 40 % des sommes dépensées pour l’achat de logiciels par exemple, sous présentation de la facture évidemment. C’était une critique de la Commission européenne sur le plan de relance français.
Ensuite, le point est fait sur les indicateurs qui seront publiés régulièrement pour rendre compte de l’efficacité du plan et de sa réalité : nombre de bornes mises en place pour recharger les véhicules électriques, de bâtiments publics et privés rénovés… Onze indicateurs sont décidés, en attendant toutefois que les autres ministères soient d’accord. Matignon arbitrera en cas de dispute entre ministres.