Bercy mise sur le reflux de l’inflation pour relancer l’activité économique

En octobre, la hausse des prix est tombée à 4 % sur un an. Selon le ministère de l'Economie, la France « est en train de sortir de la crise inflationniste ». Le ralentissement de l'inflation conditionnera le niveau de l'activité l'an prochain.


La croissance française ralentit. Au troisième trimestre, le PIB a progressé d’un petit 0,1 % dans l’Hexagone comme attendu par les conjoncturistes, sous l’effet notamment de la mauvaise performance du commerce extérieur, a indiqué ce mardi l’Insee qui a revu à la hausse la progression de l’activité du deuxième trimestre à +0,6 %. L’objectif de 1 % de croissance prévu par le gouvernement sur l’ensemble de l’année devrait néanmoins être atteint.

Mais l’équation en 2024 s’annonce d’ores et déjà plus compliquée, même si le ministre de l’Economie Bruno Le Maire salue « une activité française qui se tient ». L’année devrait démarrer avec un acquis de croissance faible, estimé à 0,3 % par l’Insee (sous réserve d’une hausse du PIB de 0,2 % au quatrième trimestre). Prudents, les économistes prévoient en moyenne une hausse du PIB de 0,8 % l’an prochain.

Incertitudes

Le gouvernement est nettement plus optimiste et vise une croissance de 1,4 % en 2024. « Le recul de l’inflation doit nous permettre de réaliser notre objectif de croissance l’an prochain », a estimé ce mardi Bruno Le Maire en marge des publications de l’Insee.

Après le sursaut des derniers mois, les chiffres d’octobre de l’inflation apportent des perspectives encourageantes : le rythme de la hausse des prix est tombé à 4 % sur un an et les prix alimentaires ont continué de ralentir.

« Nous sommes en train de sortir de la crise inflationniste », s’est félicité Bruno Le Maire. Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau juge que « cet état de l’économie justifie pleinement l’arrêt de la séquence de hausses des taux. » Malgré une petite accélération des prix des services, l’inflation sous- jacente – hors énergie et alimentation – « poursuit elle aussi son reflux », souligne-t-il dans un post sur LinkedIn.

Les tensions géopolitiques au Proche-Orient accroissent toutefois les incertitudes sur la situation macroéconomique. « Toute extension du conflit au Proche-Orient nous exposerait à une flambée des prix des matières premières », reconnaît l’hôte de Bercy. Ce qui contraindrait inévitablement l’exécutif à revoir sa copie.

Deux « bonnes nouvelles »

En attendant, « la lutte contre l’inflation reste le combat prioritaire » pour le ministre qui espère la voir « repasser sous les 4 % dès la fin 2023 » et vise 2,6 % en moyenne l’an prochain. Le pari de Bercy est que cette décélération des prix relance les moteurs de croissance de la France.

Les chiffres de l’été ont envoyé des signaux rassurants avec « deux bonnes nouvelles ». D’une part, la consommation des ménages, moteur de l’activité dans l’Hexagone, a enfin redémarré : après un mauvais début d’année, elle a augmenté de 0,7 % pendant l’été, en dépit d’un taux d’épargne au plus haut , autour de 19 % du revenu disponible. Même les achats alimentaires ont profité d’un regain de dépenses.

« C’est la preuve que pour la première fois depuis de nombreux mois, le revenu des ménages augmente plus vite que l’inflation », assure Bruno Le Maire. D’autre part, l’investissement des entreprises qui était attendu en baisse par certains économistes a progressé, de 1 % au troisième trimestre, malgré la hausse brutale des taux d’intérêt.

Ralentissement

Mais la situation reste fragile. Les signes de ralentissements de l’activité se multiplient dans les enquêtes de conjoncture et le chômage remonte légèrement . « Après la stagnation attendue en fin d’année, la reprise de l’activité économique sera très progressive », prédit Stéphane Colliac, économiste chez BNP Paribas. Pour une fois, « la consommation des ménages devrait mieux se comporter que l’investissement en 2024 », affirme-t-il.

Selon les économistes, le renchérissement du crédit va jouer à plein l’an prochain et mettre sous pression l’économie. En revanche, le dynamisme des revenus devrait redonner du pouvoir d’achat aux ménages, et donc des marges de manoeuvre pour dépenser.

« Les salaires progressent désormais plus vite que l’inflation. Cela laisse entrevoir la possibilité d’un redémarrage de la consommation et même des achats immobiliers des ménages compte tenu du stock d’épargne. Mais pour cela, il faudra redonner confiance aux Français », observe Patrick Artus, conseiller économique chez Natixis. Dans le contexte de morosité actuel, leur moral reste pour l’instant au plus bas dans le baromètre de l’Insee.


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