Geoffroy Roux de Bézieux refuse que les firmes françaises se laissent intimider. Ce lundi matin sur RMC, le président du Medef a appelé les entreprises du pays à « résister au chantage et malheureusement à subir ce boycott » des produits français dans plusieurs pays du Moyen-Orient .
Certains dans le monde musulman reprochent, depuis quelques jours, à Emmanuel Macron d’avoir promis – lors de la cérémonie d’hommage à Samuel Paty , le professeur assassiné dans un attentat islamiste pour avoir montré ces dessins en classe – que la France continuerait de défendre les caricatures du prophète Mahomet. Une promesse qui a déclenché un flot de critiques dans de nombreux pays à majorité musulmane, de la part de dirigeants politiques et religieux, d’élus, mais aussi de simples citoyens.
Boycott « assez localisé »
Le patron des patrons a estimé qu’il fallait « faire passer nos principes avant la possibilité de développer nos affaires ». Refusant toutefois d’envisager de se livrer à un boycott réciproque : « Ne répondons pas à la bêtise par la bêtise. Il n’est pas question de boycotter qui que ce soit, il est question de s’en tenir à nos valeurs républicaines. »
Pour Geoffroy Roux de Bézieux, « bien sûr c’est une mauvaise nouvelle ». Mais le boycott est « pour le moment assez localisé », a-t-il noté, indiquant qu’il n’y avait pour l’instant pas besoin d’une aide publique pour soutenir les entreprises.
Dimanche soir, le ministre délégué au Commerce extérieur, Franck Riester, a indiqué être « en contact permanent avec les entreprises françaises concernées par le boycott dans l’agroalimentaire », citant « Bel, Lactalis, et Danone ». « On aura lundi des temps d’échanges un peu plus longs. On reste à observer l’évolution dans les jours qui viennent », a-t-il ajouté. Interrogé sur les premières conséquences de l’appel au boycott, il a répondu qu’il y avait « des impacts, mais (que) les chiffrer c’est trop tôt. »