Les montagnes russes budgétaires continuent. Pour la quatrième fois en quatre mois, le gouvernement vient une nouvelle fois, ce mercredi, de revoir sa prévision de déficit 2021, un nouveau signe de l’extrême volatilité qui continue de présider aux destinées des comptes publics en ces temps de Covid. Le solde public est désormais attendu à 8,2 % du PIB à la fin de l’année, alors que Bercy tablait sur 8,1 % il y a moins d’un mois.
Cette actualisation de la trajectoire budgétaire découle d’un amendement voté ce mercredi à l’Assemblée nationale, lors de l’examen du projet de loi de finances rectificative pour 2021 qui avait été dévoilé la semaine dernière. Olivier Dussopt a justifié la nouvelle prévision gouvernementale par le relèvement, opéré la veille par les sénateurs, de l’objectif de dépenses d’assurance-maladie (Ondam). « Cela représente 1,7 milliard d’euros, pour nous permettre de faire face à la crise sanitaire », a expliqué le ministre délégué aux Comptes publics.
Attaques de l’opposition
Ce 1,7 milliard supplémentaire va donc charger un peu plus la barque du déficit de cette année. Olivier Dussopt s’est empressé de relativiser ce chiffre, expliquant que ce -8,2 % était la conséquence « d’une règle de l’arrondi ». « Nous étions à un gros -8,1 %, nous sommes maintenant à un petit -8,2 % », a-t-il expliqué, alors que l’opposition de droite attaque depuis plusieurs semaines l’exécutif sur les dérives des comptes publics. Le ministre a fait aussi valoir que ce -8,2 % était inférieur au -9,4 % qui était encore anticipé en juillet dernier avant la forte reprise. Il reste aussi inférieur au -8,4 % sur lequel tablait Bercy en septembre.
De toute façon, cette quatrième prévision de déficit était à peine entérinée que Bercy anticipait déjà la cinquième. Le budget 2021 repose en effet sur une hypothèse de croissance de 6,25 %, jugée trop prudente par la plupart des observateurs . « S’il devait y avoir un écart positif sur la croissance, ce chiffre de déficit aurait vocation à être révisé », a convenu le ministre des Comptes publics. Le gouvernement explique depuis plusieurs jours que toutes les recettes additionnelles iront au désendettement , alors que la cagnotte fiscale avait servi jusque-là à financer avant tout les 15 milliards de nouvelles dépenses annoncées depuis la rentrée. De quoi faire bouger le niveau de déficit, cette fois à la baisse.