Modalité technique, type de contrats éligibles, voire montant… Le gouvernement a visiblement du mal à accorder ses violons sur l’aide exceptionnelle pour l’embauche des jeunes annoncée le 14 juillet par Emmanuel Macron. Confirmée le lendemain par Jean Castex à l’Assemblée lors de sa déclaration de politique générale , cette aide – présentée comme « exceptionnelle » – est censée être de 4.000 euros, selon les dires du Premier ministre. Sauf que depuis, les déclarations publiques du gouvernement, le manque de précisions ou les contradictions entre ministères concernés donnent l’impression d’un manque criant de concertation, alors que le sujet est sur la table depuis de longues semaines.
A ce stade, cette aide de 4.000 euros sera accordée pendant au moins un an pour toute embauche d’un jeune jusqu’à 25 ans et dans la limite de 1,6 SMIC. Cela vaudra évidemment pour les CDI. Pour les CDD, c’est le flou. Il faudra qu’ils soient conclus pour une durée d’au moins six mois a indiqué ce jeudi matin la ministre du Travail, Elisabeth Borne, sur Cnews. D’au moins trois mois, a affirmé quelques heures plus tard son collègue de l’Economie, Bruno Le Maire, au Sénat.
Un écart quasiment du simple au double
Intervenant en préambule de l’examen du troisième projet de loi de Finances rectificative, ce dernier a ajouté qu’il en coûterait 300 millions en 2020 et 1,6 milliard en 2021 aux finances publiques. Soit 1,9 milliard en cumulé qui correspondent donc à 475.000 aides si l’on divise par 4.000, et donc autant d’embauches.
De quoi sécuriser l’insertion professionnelle d’une très grande partie des 700.000 jeunes qui vont sortir du système scolaire d’ici à la rentrée, avec ou sans diplôme. Problème, Elisabeth Borne, elle, a parlé de 250.000 embauches grâce au dispositif. Soit un écart qui va quasiment du simple au double !
L’explication tient peut-être au fait que les 4.000 euros promis seront « proratisés». En clair la somme serait valable pour un CDI, et réduite de moitié pour un CDD de six mois par exemple, ce qui, au passage, rappelle feu la prime PME du quinquennat Hollande. Ce serait logique, mais pourquoi aucun ministère n’est-il en mesure de le confirmer ?
La forme de cette aide, enfin, reste à préciser, le ministère du Travail renvoyant au sommet social de ce vendredi à Matignon. Emmanuel Macron l’a présentée comme une exonération et depuis, le gouvernement parle d’une réduction du coût du travail (de 20 % au SMIC, et de 10 % à 1,6 SMIC). Sa présentation fait pourtant penser à une prime . Reste, enfin, à connaître la date d’entrée en vigueur qui, comme le reste, dépendra d’un décret.
Quoi qu’il en soit, ce dispositif de soutien à l’emploi des jeunes, que Bruno Le Maire a qualifié de « massif », sera accessible « dès la fin du mois de juillet », avec le soutien des organisations patronales même s’il exclut les hauts diplômés . Il sera complété par 300.000 « parcours d’insertion », mélange de dispositifs existants comme la garantie jeunes, mais dont le coût budgétaire n’a pas été précisé. Le plan jeunes, qui sera présenté dans son ensemble prochainement, intégrera aussi 100.000 contrats de service civique et 200.000 formations supplémentaires.