Les périodes de canicule se multiplient dans le monde, et en particulier en France, où les 21 et 22 août de cette année ont déjà été synonymes de journées record après le 15 août. Lorsque les températures frôlent ou dépassent les 40 °C, les plus fragiles sont forcément les plus exposés : on pense aux personnes âgées, mais il ne faut pas oublier ceux qui travaillent à l’extérieur. Mais ce ne sont pas les seuls, rapporte Libération. Les femmes semblent aussi plus sujettes à un risque de décès que les hommes, ont établi plusieurs études récentes.
L’une d’elles, publiée en 2021 par l’université d’Amsterdam, explique que la “mortalité liée à la chaleur est plus élevée chez les femmes que chez les hommes, en particulier dans le groupe d’âge le plus âgé (80 ans et plus) sous la chaleur extrême”. En revanche, les chercheurs n’ont trouvé aucune différence en période de froid. Des résultats toutefois à nuancer, car les femmes sont plus nombreuses dans cette classe d’âge et ont une espérance de vie plus élevée. Cependant, si l’on se penche sur d’autres études de l’Inserm et de l’Institut de santé mondiale de Barcelone, concernant les vagues de chaleur en 2022, il existe bel et bien une différence.
Plus de problèmes cardiovasculaires ?
D’après leurs conclusions publiées dans la revue Nature Medicine, les chercheurs vont même plus loin : “Les décès de femmes sont supérieurs de 56 % à ceux d’hommes.” Il y a néanmoins des écarts selon les classes d’âge. Des conclusions qui corroborent celles de chercheurs néerlandais, qui en 2018, après avoir recensé plus de 60 études de 2000 à 2016, avaient établi que lors de la canicule de 2003 en France, “le taux de mortalité chez les femmes était en moyenne 15 % plus élevé que chez les hommes”. Mais quelles en sont les causes ? À ce stade, il semble difficile de les connaître précisément, souligne Libération.
Cependant, les scientifiques émettent des hypothèses, comme “l’isolement physique et social”, qui peut être “fortement corrélé à la mortalité liée à la chaleur”. Souvent seules, car elles vivent plus longtemps que les hommes, elles seraient également sujettes à “un plus grand risque de surchauffe et de tension cardiovasculaire que les hommes”. Mais l’explication la plus probable aurait trait à des problèmes cardiovasculaires, bien que les femmes soient normalement moins exposées que les hommes en temps normal. Il semblerait aussi que les femmes aient une capacité de sudation plus faible que les hommes. Or, la transpiration agit comme un régulateur thermique. Autant d’éléments qui doivent encore être analysés sexe par sexe, ce qui ne se pratique que depuis très récemment dans les études.