Carburants : la fin de la ristourne augure une nouvelle période d’incertitudes

La réduction de 10 centimes au litre, à laquelle s'ajoutait une autre de 10 centimes chez TotalEnergies, prend fin au 1 er janvier. Si les prix à la pompe avaient baissé ces dernières semaines, ils pourraient de nouveau s'envoler.


C’est une nouvelle dont se seraient bien passés des millions d’automobilistes en ce Nouvel An. Les ristournes de l’Etat et de TotalEnergies prennent fin, comme prévu, au 1er janvier. La facture devrait donc s’alourdir de dix centimes le litre dans toutes les stations-service françaises, et de 20 centimes le litre dans les points de vente TotalEnergies.

Le mécanisme avait été mis en place en avril dernier. A l’époque, le gouvernement avait instauré une aide de 18 centimes par litre . Au 1er septembre, face à la flambée des prix, il avait porté cette ristourne à 30 centimes le litre. TotalEnergies avait ajouté sa propre réduction dans son réseau de stations-service, d’un montant de 12 puis de 20 centimes, abaissée à 10 centimes en fin d’année. Après quelques cafouillages au sein de l’exécutif, l’aide générale avait été prolongée jusqu’à la fin de l’année, passant néanmoins à 10 centimes le litre le 16 novembre dernier.

L’aide de l’Etat sera remplacée en 2023 par une indemnité de 100 euros réservée aux 10 millions de travailleurs les plus modestes, dont le revenu fiscal annuel de référence par part est inférieur à 14.700 euros, et utilisant une voiture ou un deux-roues pour se rendre à leur travail.

Un coût de 8 milliards

Selon le gouvernement, le dispositif est quasiment similaire puisque la ristourne aurait fait économiser en moyenne 120 euros à chaque automobiliste. En 2022, le coût pour les finances publiques a été de 7,6 milliards d’euros. TotalEnergies, de son côté, avait indiqué que sa propre ristourne lui coûterait 500 millions d’euros , sans toutefois indiquer les revenus supplémentaires dus au trafic généré par cette opération dans ses stations.

Ces derniers jours, de nombreux automobilistes ont anticipé la fin de ces ristournes, provoquant une hausse de l’affluence dans les stations-service, sans que cela ne provoque néanmoins les grosses perturbations de novembre, avant la baisse des rabais .

L’opération devrait être moins douloureuse pour le portefeuille dans l’immédiat et les prix ne devraient pas dépasser les 2 euros le litre comme cela avait été le cas en juin et à certains endroits en novembre. Car, dans les faits, les prix ont déjà reflué ces dernières semaines. Au 23 décembre, selon les chiffres de l’Ufip-Energies et Mobilités, le litre de SP95 affichait en moyenne 1,65 euro sur la France et celui de gazole 1,75 euro (près de 40 centimes de moins qu’à leur plus haut niveau en juin).

De nouvelles flambées à prévoir ?

Ces dernières semaines, le prix du baril de brut a reculé, sous l’effet de perspectives économiques négatives, notamment en Chine avec la hausse des cas de Covid. Les stocks de pétrole brut américain ont aussi augmenté la semaine dernière, contre toute attente, et l’offre reste soutenue, la Russie continuant par exemple d’alimenter le marché mondial.

La donne risque toutefois d’être différente dans les prochaines semaines. A partir du 5 février, l’embargo européen sur les produits raffinés russes pourrait avoir une nouvelle incidence sur les prix à la pompe, l’Europe continuant aujourd’hui d’importer 600.000 barils de diesel russe par jour. Kpler prévoit ainsi que le baril de diesel restera à un niveau élevé en France au premier trimestre (au-dessus des 130 dollars), avant de retomber progressivement aux alentours des 100 dollars à la fin 2023. L’Opep + a montré, de son côté, qu’elle était prête à baisser sa production pour éviter que les prix ne diminuent.


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