Les prix à la pompe en France restent très élevés. Si le gazole a perdu 1,5 centime sur la semaine du 9 au 15 janvier pour s’établir à 1,88 euro le litre, le SP95 a augmenté lui de 0,2 centime par litre (1,83 euro/l). Le prix global des carburants est ainsi en constante augmentation ces dernières semaines – dépassant régulièrement les deux euros – alors que le cours du baril de pétrole a baissé pour revenir à ses niveaux de janvier 2022. À l’époque, les prix à la pompe étaient en moyenne 20 centimes moins chers. Comment expliquer cette situation ? Le 20H de TF1 fait le point.
Embargo européen sur le pétrole russe
Si la hausse est en partie due à la fin de la ristourne gouvernementale fin décembre, remplacée par une indemnité carburant plus ciblée, la fin de ce coup de pouce n’explique pas tout. Les prix toujours élevés de l’essence et du gazole s’expliquent notamment par le fait que les fluctuations des prix du pétrole mettent plus de temps à se répercuter dans les stations-essence, et évidemment, les prix à la pompe augmentent plus vite qu’ils ne baissent. “Toutes les quantités de matières premières sont achetées bien en amont. Donc ce qu’on va consommer là a été acheté il y a plusieurs mois, où ce n’était pas du tout le même prix”, explique Anne-Sophie Alsif, cheffe économiste à BDO France, dans le reportage en tête de cet article.
“Et puis, après la matière première, vous avez toutes les autres marges de la chaîne de valeur, comme le distributeur, le raffinage et toutes les différentes entreprises qui interviennent”, détaille encore la spécialiste. Des entreprises qui subissent de plein fouet les hausses des prix du gaz et de l’électricité nécessaires à leur fonctionnement et qui répercutent ces augmentations sur les tarifs des carburants.
La baisse des prix à la pompe n’est donc sans doute pas pour tout de suite, surtout qu’un embargo européen sur le pétrole russe va entrer en vigueur le 5 février prochain. Imposé par l’Union européenne, il vise les produits importés par voie maritime et devrait priver l’UE d’au moins 90% ou plus des volumes de pétrole russe qu’elle importait avant la guerre en Ukraine. Cette mesure pourrait aggraver la situation, en particulier pour le diesel, largement importé de Russie.