L’année démarre mal dans l’industrie. En janvier, la production manufacturière a chuté de 1,8 %, après une hausse de 0,2 % le mois précédent, selon les données publiées par l’Insee vendredi. L’ensemble de l’industrie recule de 1,9 %, après avoir bondi de 1,5 % en décembre.
La production diminue dans les industries extractives (-3 %) et dans la fabrication d’autres produits industriels (-2 %), le secteur de la pharmacie enregistrant la plus forte baisse. L’Insee pointe aussi un net repli dans « les autres matériels de transport » (-6,7 %), « en particulier dans les autres matériels (-9,5 %) et plus modérément dans l’automobile (-2,6 %) », relève l’institut de la statistique.
Flambée des prix de l’énergie
Sur un an, la production de l’industrie manufacturière, entre novembre 2022 et janvier 2023, augmente toutefois de 2,2 %. L ‘industrie automobile, en particulier, confirme une reprise des volumes produits (+13 %), étant moins affectée par les difficultés d’approvisionnement en puces électroniques. En 2022, les usines françaises n’ont ainsi assemblé que 1,38 million de voitures, un chiffre en hausse de 3 %, loin de suffire à combler le retard enregistré depuis la crise sanitaire. La production se redresse aussi dans les biens d’équipement.
En revanche, l’ensemble de la production stagne, alors que les industries extractives, de l’énergie et de l’eau accusent une forte baisse (-11 %), « essentiellement du fait de la baisse de la production d’électricité », explique l’Insee. Celle-ci est tombée à son plus bas niveau en 2022, selon le bilan annuel publié par RTE (Réseau de transport d’électricité), une partie du parc nucléaire ayant été à l’arrêt. La production des industries énergivores, les plus touchées par la flambée des prix en fin d’année, diminue, elle aussi, significativement : les industries chimiques et du bois papier enregistrent des reculs de 9 % et 5,5 %, le caoutchouc plastique se replie de 4 %.
« Ralentissement »
« Le ralentissement semble plus important que ce que les indicateurs de confiance laissaient penser », observe l’économiste d’ING, Charlotte de Montpellier. « La mauvaise nouvelle risque de continuer à se faire sentir dans les prochains mois, comme l’indique l’indice PMI de février pour l’industrie, qui est redescendu en dessous de 50, tombant à 47,4 contre 50,5 le mois précédent », estime-t-elle dans une note jugeant que « la production manufacturière pourrait rester très peu dynamique dans les prochains mois » en dépit du reflux des prix de l’énergie sur les marchés internationaux et l’amélioration des perspectives économiques.
A ce stade, elle reste 5 % en deçà de son niveau d’avant la crise sanitaire, fin 2019, et « est à peine revenue au niveau de 2015 », souligne dans un tweet François Geerolf de l’OFCE.