Comment les ménages et les entreprises en France abordent la crise liée à l’Ukraine

Une vaste étude menée par le Conseil d'analyse économique en épluchant les comptes bancaires d'entreprises et de ménages montre que leur situation financière est globalement plus solide qu'avant la pandémie. Mais côté entreprises, le secteur de la construction est plus fragile. Côté ménages, les 20 % de Français les moins aisés ont consommé tout leur surcroît d'épargne.


A woman wearing face mask, walks in front an open Parisian cafe, in Paris, France, Monday, March 14, 2022. France has lifted most COVID-19 restrictions on Monday, allowing people to remove face masks in almost all places and allowing those unvaccinated back into restaurants, sports arenas and other leisure venues. (AP Photo/Francois Mori)/XFM103/22073676217325//2203141950

D’une crise à l’autre, comment les entreprises et les ménages abordent financièrement les conséquences économiques de la guerre en Ukraine après deux ans de pandémie ? Si les premières bénéficient en moyenne d’un niveau de trésorerie supérieur à celui de début 2020 tandis que les seconds sont toujours assis sur un surcroît d’épargne, cet état des lieux plutôt favorable cache de fortes disparités. Avec à la clé des perspectives plus compliquées pour certains secteurs économiques et les ménages les plus pauvres.

Ce constat ressort d’une étude publiée ce mardi par le Conseil d’analyse économique (CAE), un organisme de réflexion attaché à Matignon. Celui-ci s’appuie sur une méthodologie originale, déjà utilisée à plusieurs reprises depuis la survenue de l’épidémie de Covid-19 : l’organisme a épluché les comptes bancaires de novembre 2019 à février 2022 d’un échantillon de 115.000 PME, TPE et entreprises individuelles, ainsi qu’un large panel de ménages, tous domiciliés au Crédit Mutuel Alliance Fédérale. De quoi dresser un état des lieux détaillé de la situation financière des uns et des autres.

Fortes hétérogénéités

En ce qui concerne les entreprises, « la situation de trésorerie s’est nettement améliorée pendant le deuxième trimestre 2020 (période durant laquelle l’essentiel des prêts garantis par l’Etat – PGE – a été octroyé) avant de se stabiliser par la suite à des niveaux nettement plus élevés qu’avant-crise », est-il écrit dans le document. La situation n’est guère différente pour les encours nets moyens (différence entre les sommes des soldes des comptes bancaires et les encours des dettes bancaires), qui sont un bon indicateur de la solvabilité des entreprises.

Il n’en reste pas moins que derrière ce tableau globalement rassurant, « on relève des fortes hétérogénéités tant entre secteurs qu’au sein de chaque secteur ». C’est particulièrement frappant si l’on s’intéresse au critère des encours net. Le rapport note que « les secteurs de la construction et de l’information et de la communication se distinguent avec une augmentation nettement plus forte de la part des entreprises en situation très difficile par rapport à la situation pré-crise et peu, voire quasiment pas, d’augmentation du nombre d’entreprises en situation bonne ou très bonne ».

A l’inverse, le secteur de l’hébergement et de la restauration enregistre une amélioration de ses indicateurs, ce qui semble confirmer qu’il a bénéficié d’une surcompensation par l’Etat durant la crise sanitaire.

Autre indicateur intéressant au moment où le gouvernement vient de décider de rouvrir les vannes des PGE pour faire face à la crise ukrainienne, le rapport note que 36 % des entreprises avaient souscrit un PGE durant la crise sanitaire. Sur ce total, 41 % ont commencé à le rembourser.

Les gains des Français les plus aisés

Si l’on regarde en direction des ménages, le CAE constate comme la Banque de France que leur bas de laine a grossi depuis l’irruption du Covid-19 : « Le surcroît d’épargne cumulé depuis le début de la crise sanitaire est de l’ordre de 6 % du stock d’épargne des ménages », est-il écrit, avec une proportion de ménages voyant leur compte dans le rouge passé de 14 % à 12 % en deux ans.

Toutefois, comme pour les entreprises, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Ce surcroît d’épargne a commencé à baisser pour quasiment toute la population. Au point que les 20 % de Français les moins aisés auraient désormais consommé quasiment tout le surcroît d’épargne accumulé pendant la période de pandémie. Un constat inquiétant, alors que se profile une flambée des prix de l’énergie qui va directement les impacter .

La situation est différente pour les 10 % de Français les plus aisés, qui ont vu une stabilisation et non une baisse de leur épargne accumulée. Au total, ils conserveraient « un surplus d’épargne cumulé de l’ordre de 10 % de son stock d’épargne brute, qui est en partie dû à ses gains en capital sur ses actifs financiers », est-il écrit dans le rapport.


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