Léger radoucissement dans la météo de l’inflation. Il n’en reste pas moins qu’en mai, selon les chiffres de l’Insee, les prix ont affiché une augmentation de 5,2 % sur un an. C’est un record depuis 1985 et le tourbillon de hausses que vivent les prix amène les Français à revoir leur mode de consommation. Car l’Insee prévient aussi que cela pourrait durer des mois. La probabilité est forte compte tenu de la désorganisation actuelle des circuits de l’économie mondiale. Successivement chamboulés par la pandémie puis par la guerre en Ukraine, ils pourraient ne plus revenir comme avant . Mais l’accélération de la transition écologique va également être un facteur de renchérissement.
Tout est affaire d’adaptation à un environnement que la France n’avait pas connu depuis les années 1970-1980. La question est de savoir si nous sommes bien entrés dans une spirale inflationniste qui suppose un emballement à la fois des prix et des salaires. Il est trop tôt pour dire. Les banques centrales s’emploient déjà à freiner l’inflation sans risquer de casser la croissance. En France, le gouvernement s’efforce de limiter la hausse des prix après du public, notamment de l’énergie, mais l’addition de ce soutien est déjà élevée, on parle de dizaines de milliards d’euros. Il réfléchit aussi à des mesures ciblées envers les ménages particulièrement frappés par la hausse des prix. Des mesures toujours délicates à piloter.
Autre monde
Il n’en reste pas moins que la transition a été brutale, il y a seulement 18 mois l’environnement était plutôt déflationniste et les prix avait besoin d’être soutenus. Quant aux salaires, une progression de 3 % a eu lieu sur le premier trimestre de cette année, contre 1 % en 2021, sans toutefois compenser le pouvoir d’achat. Mais le taux de vacances des postes étant très élevé, les entreprises craignent que les augmentations de salaires soient un levier de négociation dans les recrutements.