Commerce extérieur : déficit record lié au renchérissement des importations

Le déficit de la balance commerciale a atteint 9,7 milliards d'euros en novembre 2021, selon les statistiques des Douanes publiées ce vendredi. Les importations atteignent un niveau record de 53,7 milliards gonflé par les hausses des prix.


Un record. Le déficit commercial français a atteint 9 milliards d’euros en novembre en moyenne mobile sur trois mois, selon les chiffres publiés ce vendredi par les Douanes, soit un niveau jamais atteint dans le passé. Le déficit cumulé sur douze mois s’élève désormais à 77,6 milliards d’euros, soit 2,6 milliards de plus que le déficit annuel record de 2011. Et encore, la direction du Trésor à Bercy s’attend à -87 milliards d’euros pour l’ensemble de l’année 2021.

De quoi justifier la mobilisation actuelle autour de ce sujet, de Bercy au haut-commissariat au Plan, qui a publié en décembre dernier une note intitulée « Reconquête de l’appareil productif : la bataille du commerce extérieur » .

Facture énergétique

Si le commerce extérieur est le talon d’Achille de la France , novembre a été particulièrement mauvais. Sur ce seul mois, le déficit extérieur s’est creusé à 9,7 milliards d’euros, soit 2 milliards de plus qu’en octobre. A titre de comparaison, il n’était que de 4,5 milliards en janvier 2021. La France subit de plein fouet le renchérissement de ses importations. Celles-ci ont atteint un niveau « historique » de 52,5 milliards en moyenne mobile sur trois mois et de 53,7 milliards en novembre. Sur onze mois, « les importations n’ont augmenté que de 2,6 % en volume, contre 20,1 % en valeur », précisent les Douanes. 

Ce phénomène est notamment visible sur la facture énergétique. Tout au long de l’année passée, l’addition a été alourdie par les tensions très fortes sur les cours du pétrole, du gaz et de l’électricité liées à la reprise mondiale.

Importation d’électricité

A cela, s’est aussi ajouté un élément spécifique défavorable à l’Hexagone : du fait de la météo hivernale et de la mise à l’arrêt forcé de plusieurs réacteurs nucléaires, il a été dans l’incapacité de répondre à la demande intérieure.

Résultat : traditionnellement exportatrice d’électricité, la France s’est retrouvée en position d’importatrice nette au mois de novembre et ce, à un moment où les cours s’envolaient. De quoi creuser considérablement les déficits sur les produits énergétiques, à 5,3 milliards d’euros contre 3,7 milliards deux mois plus tôt.

Hausses des prix

Mais malgré le retour des exportations à leur niveau d’avril 2019 (44 milliards en novembre), la performance hexagonale n’est guère plus brillante sur les autres produits : le solde commercial sur les biens d’investissement et sur les biens de consommation s’est également détérioré en novembre. L’essentiel de la dégradation s’expliquant là encore par un gonflement du montant des importations lié aux hausses de prix constatées aussi bien sur les matières premières autres que l’énergie (bois, métaux, céréales etc.) que sur les biens manufacturés.

In fine, en novembre, le déficit des transactions courantes s’est aggravé de 1,1 milliard d’euros, à 3,6 milliards contre 2,5 milliards le mois précédent, a indiqué la Banque de France ce vendredi. Seule bonne nouvelle, l’excédent des services s’est amélioré de 1,1 milliard d’euros, tiré par les services fournis aux entreprises (+1,4 milliard).


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