La jeunesse est en première ligne de la crise sociale . Après les associations d’aides alimentaires, c’est désormais au tour de celles qui accompagnent les étudiants de tirer la sonnette d’alarme. Près d’un étudiant sur deux (46 %) a déjà sauté un repas à cause de l’inflation, alerte une étude de Cop1 et l’Ifop. Dans son étude annuelle, l’association qui lutte contre la précarité étudiante dresse « un état des lieux véritablement préoccupant de la jeunesse ».
Les étudiants sont en effet touchés de plein fouet par la flambée des prix. Presque la moitié d’entre eux (45 %) craint de basculer dans la pauvreté, constate l’étude de Cop1. Par ailleurs, plus d’un étudiant sur trois (36 %) envisage d’avoir recours à l’aide alimentaire pour s’en sortir.
Ainsi, la moitié des étudiants interrogés assure aussi avoir déjà renoncé à acheter certains aliments faute de moyens. C’est deux fois plus que la moyenne nationale. Désormais, « les études supérieures riment avec isolement, renoncement et inquiétude », alerte Cop1.
L’hygiène est aussi sacrifiée
La majorité d’entre eux est également contrainte de déployer des stratégies pour réduire sa facture alimentaire. Sept étudiants sur dix se tournent vers des supermarchés hard discount, comme de nombreux Français. Près des trois quarts des étudiants se tournent aussi vers des produits moins chers.
Les renoncements ne touchent pas seulement l’alimentation mais aussi l’hygiène, où près d’un étudiant sur deux (43 %) fait une croix sur des dépenses. Un chiffre bien supérieur à la moyenne nationale. Pire, près d’un quart des étudiantes indique qu’il leur arrive de ne pas disposer de suffisamment de protections hygiéniques par manque d’argent.
D’autres postes de dépenses sont aussi restreints, à commencer par l’habillement (52 % des étudiants y ont déjà renoncé), les divertissements et loisirs (52 %), l’aménagement du logement (49 %) ou encore les produits électroniques (45 %).
L’attente de « réponses adéquates »
Ces préoccupations financières sont aussi source d’isolement. Près d’un étudiant sur deux indique se sentir toujours ou souvent seul, selon l’étude. Une proportion bien supérieure à celle mesurée dans l’ensemble de la population française.
Face à ces constats, « on peut s’interroger légitimement sur l’efficacité des politiques publiques », lance François Legrand, directeur d’études à l’IFOP qui questionne « la pertinence d’un revenu universel ou à défaut d’une aide inconditionnelle ». De son côté, Cop1 estime qu’il « est absolument nécessaire de proposer des réponses adéquates ».