A un peu plus de trois semaines du lancement officiel, le 1er mars, le ministère du Travail fait le forcing pour amorcer la pompe à signatures de Contrat engagement jeune devant les caméras pour le jour J. Elisabeth Borne réunira les acteurs concernés, missions locales et Pôle emploi en premier chef, dans une grande kermesse de pré-lancement ce mardi matin en visio.
Le décret précisant le mode d’emploi de ce dispositif d’aide aux précaires de moins de 26 ans, censé bénéficier à 400.000 d’entre eux dès cette année, n’attend plus que le retour du Conseil d’Etat. Pièce maîtresse du dispositif , l’application mobile, elle, est prête. Baptisée « pass emploi » pour l’instant, elle est déjà dans les mains de 200 conseillers et 500 jeunes. « Les Echos » ont pu y avoir accès.
Les premières réflexions ont été engagées en juin dernier. Il en est ressorti deux axes principaux sans lesquels la promesse du CEJ ne pouvait pas être tenue, explique l’équipe Pass emploi.PUBLICIDADE
Primo, la relation du jeune avec son conseiller avec pour objectif de diminuer le taux de décrochage. Secundo, l’autonomie du jeune pour renforcer sa chance de trouver un débouché professionnel durable à l’issue de son parcours d’accompagnement.
Si les jeunes passeront par une application mobile, pour les conseillers, l’accès se fera via un ordinateur pour ne pas être en interaction 7 jours sur 7 (ce point pourra évoluer).
Le conseiller a accès à trois fonctions principales. Il peut d’abord interagir via une messagerie instantanée avec l’un des jeunes dont il s’occupe. Point important remonté des bêta testeurs : une notification indique qu’un message est lu, quel que soit l’émetteur. Très simple, la prise de rendez-vous sous différentes modalités est aussitôt envoyée. Un rappel est effectué à J-7 et la veille, « pour limiter l’absentéisme, un des gros irritants remontés du terrain », témoignent les concepteurs de l’appli.
Reste la partie « Actions » censée nourrir les 15 à 20 heures d’accompagnement hebdomadaires promises : le conseiller peut piocher dans une liste – mettre à jour son CV notamment – ou en créer une personnalisée, comme renouveler une demande de logement par exemple. Là encore, c’est une forte demande du terrain pour aider les jeunes les moins autonomes.
Pour le jeune, l’utilisation première de l’appli tourne autour des actions, qu’elles soient à l’origine de son conseiller, où qu’il en ait rajouté lui-même. A charge d’en indiquer le degré de réalisation.
Outre son agenda et la messagerie instantanée, il aura accès à un moteur de recherche d’offres d’emploi (alimentée par toutes celles recueillies par Pôle emploi) avec possibilité de postuler, de contrats d’alternance, de services civiques, mais aussi, et c’est une nouveauté, de périodes d’immersion en milieu professionnel (proposées par des entreprises qui se sont engagées à ouvrir leurs portes).
A tout cela s’ajoute pour le jeune une boîte à outils reprenant les principaux services du site « 1jeune1solution.gouv.fr » : simulateurs d’aides, création de CV ou recherche de mentor par exemple. Il s’agit de rassembler là tout ce dont le jeune a besoin pour mener son projet professionnel.
A terme, il n’est d’ailleurs pas exclu que cette partie, comme le moteur de recherche soit accessible dans une version grand public de l’appli.