Le « monde d’après » pourrait être très violent pour l’industrie tricolore. Si aucun soutien n’est mis en place, la crise sanitaire pourrait mettre en péril jusqu’à 463.000 emplois dans l’industrie en France, selon une étude réalisée par le cabinet PwC pour l’Union des industries et métiers de la métallurgie (UIMM) et publiée ce jeudi.
Dans son étude, PwC a étudié trois scénarios : pessimiste, central et modéré. Selon les cas, la crise menacerait entre 187.000 et 463.000 emplois directs dans l’industrie manufacturière, incluant 81.000 emplois « non créés ». Mais pour le seul secteur de la métallurgie, par exemple, les pertes d’emplois oscilleraient entre 123.000 et plus de 300.000.
Un impact équivalent au choc pétrolier de 1974
« Au total, ces emplois menacés représenteraient 15 % des emplois industriels en France » dans le scénario central, note PwC. Le cabinet alerte sur une crise qui, sans action spécifique, « conduira à une nouvelle mise à mal de la souveraineté industrielle du pays ». PwC craint notamment que des fonds d’investissement prennent davantage le contrôle dans des entreprises industrielles hexagonales.
De l’automobile à l’aérien, le gouvernement français a déjà déclenché plusieurs plans de relance pour soutenir des pans de l’industrie durement touchés par la crise du Covid-19. Selon PwC, « le mois de mars à lui seul a eu un impact sur la production industrielle a minima équivalent au choc pétrolier de 1974 et à la crise financière de 2008 ».
Mais tandis que d’autres secteurs, comme la restauration ou le tourisme local, peuvent reprendre assez rapidement, « les métiers de l’industrie manufacturière seront impactés sur plusieurs semestres » prévient le cabinet de conseil, pour qui « la crise est annoncée dans la durée ».