Ni hausse, ni baisse. Après avoir diminué au cours des deux premiers trimestres de cette année , le chômage a fait du sur-place au troisième. Le nombre de demandeurs d’emploi sans activité inscrits à Pôle emploi, rangés dans la catégorie A, est ressorti à 3,16 millions en moyenne sur la période de juillet à septembre, sans changement par rapport aux trois mois précédents, selon des chiffres publiés ce mercredi par le ministère du Travail.
Les effectifs de cette catégorie, la plus scrutée, restent en net repli sur un an, de près de 11 % soit 390.000 personnes en moins. Ils ont atteint en fin de trimestre leur plus bas depuis… février 2012, à 3,12 millions, du fait de la forte baisse constatée en septembre (-62.700).
Moins d’entrées
Les effectifs de la catégorie B (moins de 78 heures travaillées par mois), ont grimpé de plus de 40.000 au troisième trimestre (+5,5 %), tandis que ceux de la catégorie C (plus de 78 heures) ont baissé de près de 40.000 (-2,6 %). Au total, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi est resté stable (-1.000) cet été à 5,4 millions de personnes.
Les entrées à Pôle emploi ont, elles, légèrement diminué, notamment les premières inscriptions et les licenciements. Les sorties des fichiers de Pôle emploi sont aussi en repli (-31.700 soit -5,5 %). « On observe une nette diminution des défauts d’actualisation et une diminution des radiations administratives », souligne le ministère du Travail.
Etant donné le contexte économique, plombé par l’inflation, les prix de l’énergie et la guerre en Ukraine, il est probable que la très forte expansion du marché du travail constatée depuis la fin du troisième confinement au printemps 2021 s’arrête ou ralentisse fortement. A ceci près que depuis le Covid, tous les économistes se sont trompés dans leurs prévisions pour le marché de l’emploi.
Incertitudes
L’Insee anticipe un ralentissement des créations d’emploi au quatrième trimestre , mais ne s’aventure pas au-delà pour ses prévisions. L’OFCE est encore plus pessimiste et s’attend à un recul de l’emploi de 52.000 sur les trois premiers mois de l’année 2023 et de 175.000 l’année prochaine. A l’inverse, le gouvernement table toujours sur un bon millésime 2023 (+115.000). Entre les deux, l’Unédic a retenu une hypothèse de stabilité (-6.000 postes fin décembre de l’année prochaine).
L’exécutif s’accroche à son objectif d’atteindre le plein-emploi d’ici à la fin du quinquennat, c’est-à-dire de faire tomber le taux de chômage à 5 % environ, soit 2,5 points de moins qu’aujourd’hui.
Plusieurs chantiers ont été lancés pour y parvenir. Le premier consiste à réformer les règles d’indemnisation des chômeurs pour les rendre plus incitatives à la reprise d’emploi. Après son adoption par le Sénat mardi soir , le projet de loi qui ouvre la voie à cette réforme doit franchir l’étape de la commission mixte paritaire des deux assemblées.
L’autre grand chantier s’appelle « France travail » : il s’agit de mieux coordonner tout ce que la France compte d’entités d’aide aux chômeurs , de Pôle emploi aux régions en passant par les départements ( pour les bénéficiaires du RSA ), les associations ou encore les missions locales. Démarrage prévu début 2024 après une année d’expérimentations. A cela s’ajoute enfin la réforme des retraites qui devrait contribuer à accroître l’emploi des séniors .
45,8 %
PART DES INSCRITS DEPUIS PLUS D’UN AN dans la totalité des catégories A, B et C fin septembre, contre 50,9 % en février 2021.