Si les variations mensuelles du chômage doivent être prises avec précaution parce que très volatiles, elles restent un utile baromètre de l’évolution de la situation du marché du travail en période de crise. Les chiffres que le ministère du Travail a publiés ce vendredi à midi méritent donc d’être scrutés avec attention.
Après s’être spectaculairement réduit en janvier, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité en fin de mois (catégorie A) inscrits à Pôle emploi n’a baissé en février que de 0,3 %, en France, hors Mayotte. Il a été ramené le mois dernier à 3.195.700, soit 10.500 de moins en un mois. Sur trois mois (décembre-février), le recul a atteint 112.500 contre 182.500 entre septembre et novembre.
Déjà une pause en décembre
Lorsque l’on prend en compte non seulement les catégories A mais aussi les catégories B et C, soit les personnes en recherche active d’emploi ayant travaillé dans le mois, la baisse est plus nette. En février, le ministère du Travail a recensé 5.508.000 chômeurs au total dans ces trois catégories, soit 38.900 de moins en un mois contre 50.000 de moins en janvier.
En décembre, déjà, il s’était produit une pause dans le rythme extrêmement élevé de baisse du chômage constaté depuis le printemps de 2021 . Mais elle était repartie de plus belle ensuite .
Qu’en sera-t-il cette fois-ci ? Difficile à dire. Alors que les restrictions liées à la cinquième vague de l’épidémie de Covid ont continué à s’appliquer le mois dernier, le marché du travail n’a pas encaissé le contrecoup de la guerre en Ukraine, l’invasion russe n’ayant démarré que le 24 février .