En attendant de voir si un député déposera un amendement instaurant le passe sanitaire en entreprise dans le projet de loi sur le passe vaccinal , le gouvernement puise dans la panoplie des mesures éprouvées pour tenter de freiner le tsunami Omicron. Actuellement fixée de deux à trois jours par semaine, la jauge de télétravail dans le privé va passer à trois jours minimum « pour les postes qui le permettent, voire quatre quand c’est possible », a annoncé ce mercredi Elisabeth Borne sur Europe 1.
Ce renforcement était dans l’air depuis la rencontre, lundi, entre de la ministre du Travail et les partenaires sociaux, invités à donner leur avis sur le passe sanitaire sur le lieu de travail . Un consensus s’était dégagé pour renforcer le télétravail, mais sans aller à 100 %. Dont acte. « C’est clair qu’avec la situation actuelle, il faut accélérer, renforcer le télétravail (…) donc moi je demande aux entreprises de se préparer dès maintenant pour renforcer le télétravail à la rentrée, donc le 3 janvier », a-t-elle déclaré, rappelant que l’inspection du travail avait déjà renforcé ses contrôles.
Après avoir varié au gré des reprises et reflux de l’épidémie sur ce chapitre, la version en cours du protocole sanitaire en entreprise prévoit que les employeurs fixent en concertation avec leurs salariés les modalités de recours du travail à domicile, indiquant, mais sans la rendre obligatoire, une cible de deux à trois jours par semaine dans le contexte actuel de reprise de l’épidémie.
Représentante de la CFDT, Marylise Léon a plaidé lundi pour que le texte soit plus « directif », une décision dont elle a souligné l’utilité dans les petites entreprises où l’absence de négociation est fréquente.
Deux mètres minimum dans les cantines
La dernière enquête de la Dares montre qu’en octobre, un salarié sur cinq a été au moins un jour en télétravail, un pourcentage stable sur un mois. Cependant, poursuit la direction statistique du ministère du travail, le nombre de jours télétravaillés a continué de baisser, seuls 6 % des salariés concernés l’ayant été toute la semaine. Omicron risque d’infléchir la tendance.
Pas de changement à ce stade en revanche sur les cantines en entreprises, plusieurs syndicats demandant que leur soient appliquées les mêmes règles que les restaurants, à savoir l’obligation de vérifier le passe des salariés. A cela, Elisabeth Borne oppose les règles de distanciation qui existent – deux mètres minimum – qu’employeurs et employés doivent respecter.