Covid : la nécessité d’un reconfinement au moins partiel est de plus en plus évoquée

Pour certains médecins, le couvre-feu ne suffit pas : il faudrait confiner les Français pour briser vraiment l'épidémie. Mais le coût financier et humain d'un deuxième confinement, même partiel, serait considérable. Le gouvernement n'exclut pas d'y recourir.


L’extension du couvre-feu à 46 millions de Français suffira-t-elle, ou bien faudra-t-il reconfiner ? Samedi soir, deux jours tout juste après l’annonce de ce durcissement des mesures sanitaires face à l’épidémie de coronavirus par le Premier ministre, Jean Castex , le seuil de 45.000 contaminations en 24 heures a été franchi. Certes, il faudra attendre un peu pour voir si le couvre-feu produit ses effets. Mais le chef du gouvernement lui-même n’a pas exclu de « durcir » les règles sans trop attendre. Et le gouvernement français n’exclut pas la possibilité d’un reconfinement pour faire face à la deuxième vague d’infections, a indiqué ce dimanche Cédric O, le secrétaire d’Etat en charge de la transition numérique sur franceinfo. « Tout est possible », a-t-il dit.

Vendredi, lors d’un déplacement dans un hôpital à Pontoise, Emmanuel Macron a tenu des propos assez proches. Il a évoqué une nouvelle possible extension du couvre-feu, voire des dispositions plus sévères encore. « Il est trop tôt pour dire si on va vers des reconfinements locaux ou plus larges », a-t-il déclaré. L’Assemblée nationale a, en tout cas, voté samedi la prorogation de l’Etat d’urgence sanitaire qui permet au gouvernement de maintenir les couvre-feux pour six semaines voire plus et non quatre. Et ce devrait être au tour du Sénat cette semaine.

Confinements par génération

La petite musique du reconfinement monte clairement aussi du côté des médecins. Dans « Le Parisien », ce dimanche, l’épidémiologiste Martin Blachier, qui « croit moyennement aux effets » du couvre-feu, réclame un « confinement solidaire » des personnes les plus vulnérables. Et dans le « JDD », l’épidémiologiste Dominique Costagliola dit s’attendre à « presque aucun changement positif en novembre » et estime difficile d’échapper à un nouveau confinement. Attendre « c’est reculer pour sauter encore plus mal », juge-t-elle.

« La situation est grave et le temps n’est plus aux demi-mesures », avait alerté vendredi l’Union régionale des professionnels de santé-médecins libéraux de la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui demande « l’élargissement immédiat des horaires du couvre-feu à partir de 19 heures en semaine et l’instauration d’un confinement les samedis et dimanches ».

Le professeur Gilles Pialoux des Hôpitaux de Paris (AP-HP), a, lui, expliqué sur BMFTV que, selon lui, « on pourra difficilement se passer d’un confinement, restreint ou généralisé, si on veut continuer à assurer les soins courants ». Le taux d’occupation des lits de réanimation par les malades du Covid atteint 44 % en France, et grimpe si vite qu’il faut reporter nombre d’opérations programmées.


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