C’est maintenant une mécanique bien rodée en France. La progression rapide de cas de Covid-19 oblige le gouvernement à confiner la population . S’ensuit une déprime des ménages. Lorsque l’épidémie régresse et que les restrictions sanitaires sont levées, au moins en partie, les Français retrouvent le moral.
C’est ce qui s’est passé au printemps dernier et ce qui s’est confirmé en fin d’année 2020. En décembre, la confiance des ménages dans la situation économique, calculée chaque mois par l’Insee, a nettement rebondi. L’indicateur a gagné 6 points par rapport à novembre et a retrouvé son niveau de septembre, a indiqué mercredi matin l’institut. A 95 points, il reste certes en dessous de sa moyenne de long terme, qui s’établit à 100. Mais cette enquête de l’Insee comporte plusieurs aspects positifs.
Moins pessimistes
Tout d’abord, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants a augmenté très fortement le mois dernier. Elle se situe même au-dessus de sa moyenne de long terme pour la première fois depuis février 2020, c’est-à-dire depuis le début de la pandémie.
Les ménages sont aussi moins pessimistes quant à leur situation financière future. Ensuite, la part de ceux qui considèrent que le niveau de vie en France va s’améliorer au cours des douze prochains mois a grimpé, alors qu’elle avait chuté au cours des deux mois précédents.
Un rebond encore fragile
Tout n’est pas rose, évidemment. Ainsi, si les craintes des Français vis-à-vis du chômage ont régressé en fin d’année dernière, elles restent particulièrement hautes. Surtout, le moral des Français, tout comme l’activité économique, va rester pendant de longs mois tributaire de la situation sanitaire . La hausse de décembre apparaît donc comme étant conjoncturelle, comme un rebond mécanique. Elle est à ce titre encore très fragile.
C’est bien l’évolution de la pandémie en France qui va conditionner la reprise en 2021 . Pour les économistes du Crédit Agricole, « la consommation des ménages devrait connaître en 2021 un rebond plus progressif qu’au troisième trimestre 2020 ». Ce n’est qu’à partir du second semestre, en espérant une meilleure maîtrise de la situation sanitaire, que « l’utilisation d’une partie de l’épargne accumulée pendant les confinements permettrait de retrouver peu à peu les niveaux de consommation d’avant crise », estiment-ils.