Dernière sommation ? L’appel du gouvernement aux entreprises à renforcer le télétravail pour lutter contre la cinquième vague de Covid se fait pressant. Intervenant à l’issue du Conseil de défense sanitaire, le Premier ministre a demandé que « sur l’ensemble du territoire, toutes les entreprises qui le peuvent et ne l’ont pas encore fait mobilisent le télétravail ».
« La cible doit être deux à trois jours de télétravail par semaine, sous réserve bien sûr des contraintes liées à l’organisation du travail et à la situation des salariés », a précisé Jean Castex. Il a annoncé qu’un point serait fait « d’ici une semaine pour mesurer l’évolution des pratiques ». « Et si cela ne fonctionnait pas par la voie de recommandation, ce qui est notre choix, nous serions amenés à passer par celle de l’obligation », a averti le chef du gouvernement.
L’Etat montre l’exemple
La question du renforcement du télétravail est sur la table depuis une dizaine de jours et en particulier la déclaration du président du Conseil scientifique, Jean-François Delfraissy , appelant à le renforcer pour contrer la nouvelle flambée de Covid.
La ministre du Travail s’en était cependant tenue à demander un effort aux entreprises, un message relayé par le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux . Si le protocole sanitaire applicable dans les entreprises a été modifié, ce n’est qu’à la marge et pas sur le volet télétravail. Pour l’heure, ce document de référence affirme que « le télétravail est un mode d’organisation de l’entreprise qui peut participer à la démarche de prévention du risque d’infection au SARS-CoV-2 ». Une possibilité qui pourrait se transformer en devoir, sans que soit prévu toutefois pour l’instant un retour à une jauge minimale comme jusqu’à la fin août . «Les entreprises qui ne l’ont pas encore fait doivent renforcer» le télétravail «dans le dialogue social», a insisté la ministre du travail, Elisabeth Borne, mardi matin sur LCI. «Il n’y a pas besoin d’une obligation», a-t-elle estimé, affirmant que «le dialogue social permet de prendre en compte la situation de certains salariés».
L’Etat, qui avait eu du mal à démarrer au début de la crise, pourrait cette fois-ci montrer l’exemple. « Pour la fonction publique de l’Etat nous autoriserons jusqu’à trois jours [de télétravail] », a précisé Jean Castex. l’idée est d’inciter tous les employeurs publics à, cette fois-ci, permettre à tous les agents dont le poste le permet et qui sont volontaires de télétravailler jusqu’à la limite fixée par l’accord-cadre signé mi-juillet avec les fédérations syndicales de la fonction publique.
Le chef du gouvernement a par ailleurs appelé les Français « à lever le pied » sur les interactions sociales, et donc les « moments festifs », dans la sphère privée comme au travail. Concrètement, il s’agit de reporter les cérémonies, les pots de départ en entreprises.